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Le deuxième référendum sur Denis Coderre

Denis Coderre
Denis Coderre lors de son discours de défaite, le 7 novembre 2021. Photo: Pablo Ortiz/Collaboration spéciale

ÉDITORIAL – Valérie Plante et son équipe ont réussi tout un exploit: pour une deuxième fois de suite, ils ont réussi à transformer les élections en référendum sur la personnalité de Denis Coderre.

Mme Plante se retrouve ainsi réélue, et M. Coderre retourne chez lui bredouille. La campagne avait pourtant très bien commencé pour l’ancien maire. Nouveau look, nouveau livre, nouveau Coderre. La peinture n’a pas pris et, rapidement, on a vu le même politicien qui s’est fait montrer la porte en 2017.

Il faut dire que M. Coderre s’est placé lui-même dans cette situation. En nous faisant miroiter un «Denis Coderre 2.0», il a ouvert la porte à ce qu’opposants et journalistes mettent à l’épreuve cette nouvelle image.

Les électeurs ont cru au changement, au début. Ensuite, le vernis s’est égratigné au fur et à mesure des exagérations et des déclarations à l’emporte-pièce.

Puis, est arrivée l’histoire de la déclaration de revenus et des clients. Denis Coderre a d’abord refusé de dévoiler les informations voulues, avant de donner des informations partielles. Puis, finalement, grâce au travail des journalistes, l’ensemble de l’oeuvre a été dévoilée.

Mme Plante et Projet Montréal ont saisi l’occasion. C’était «la Formule E, version 2021». Et ils n’avaient pas tort. On a revu le même Denis Coderre qu’en 2017. Celui qui fait à sa tête jusqu’à ce que la soupe ne soit trop chaude. Celui qui cache ce qu’il pense pouvoir cacher, jusqu’à ce que tous les yeux soient rivés sur lui.

Dans un monde post-Charbonneau, ce n’est plus acceptable. Je l’ai dit en 2017 et je le redis: personne n’accusera M. Coderre d’être corrompu (du moins de façon crédible). Mais cette tendance à vouloir cacher des choses augure très mal. L’électorat demande que leurs politiciens montrent patte blanche. M. Coderre nous montre un doigt et espère que c’est suffisant.

La campagne électorale est ainsi devenue, une seconde fois, un référendum sur Denis Coderre. Et il a perdu ce référendum.

Valérie Plante se retrouve maintenant avec un deuxième mandat. La commande est forte, surtout pour la relance du centre-ville et la gestion de la crise en habitation. On ne peut que souhaiter, pour le bien de l’administration et de la métropole, qu’une promesse brisée ne viendra pas mettre fin à la lune de miel aussi rapidement que ce fut le cas la dernière fois.

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