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Legault s’oppose à appliquer les mesures d’urgence au Québec

Le premier ministre du Québec, François Legault Photo: Josie Desmarais/Métro

Le premier ministre François Legault s’oppose à l’utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence. «On n’en veut pas au Québec», a-t-il dit lors d’un point de presse à Longueuil. Ses homologues de la Saskatchewan et du Manitoba se sont également prononcés contre ce recours.

«On ne souhaite pas avoir l’état d’urgence fédéral sur le territoire du Québec. Ce n’est pas nécessaire et c’est le temps de rassembler, pas de diviser», a commenté M. Legault, en marge d’une rencontre avec la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, à l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA).

François Legault estime que les mesures d’urgence doivent se limiter à l’Ontario, où sévit un problème particulier, notamment au centre-ville d’Ottawa et sur le pont Ambassador à Windsor. Il mentionne au passage que les manifestations qui se sont déroulées au Québec n’ont pas posé de problèmes.

C’est inquiétant ce qui se passe à Ottawa. On voit que ça prive certaines personnes d’emploi. C’est quand même grave pour l’économie de l’Ontario. Je peux comprendre qu’après deux semaines le gouvernement fédéral et le gouvernement de l’Ontario veulent mettre fin à ce blocage devenu presque un siège.

François Legault, premier ministre du Québec

M. Legault affirme que la Loi sur les mesures d’urgence du fédéral devrait s’appliquer uniquement dans les provinces qui le souhaitent. Déjà, les premiers ministres de la Saskatchewan et de l’Alberta ont aussi signalé leur refus.

«Au Québec, on n’a pas ces problèmes-là. […] On l’a vu à Montréal et à Québec, les forces de police ont réussi à garder le contrôle. Il est temps de rassembler les Québécois. On a présenté un plan de déconfinement et on regarde éventuellement pour enlever le passeport vaccinal», a précisé François Legault.

Réaction similaire

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, s’est également opposé à l’utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence. «Les barrages illégaux doivent cesser, mais la police dispose déjà d’outils suffisants pour faire respecter la loi et dégager les barrages, comme elle l’a fait ce week-end à Windsor», estime-t-il. 

«Si le gouvernement fédéral va de l’avant avec cette mesure, j’espère qu’elle ne sera invoquée que dans les provinces qui en font la demande, comme la loi le permet», indique-t-il.

La Loi sur les mesures d’urgence a été adoptée en 1988, mais n’a jamais été utilisée. La dernière personne ayant eu recours à la version antérieure de cette loi, la Loi sur les mesures de guerre, est le père du premier ministre. Pierre Elliott Trudeau l’a utilisée à Montréal pendant la crise d’Octobre en 1970.

Des manifestants occupent les rues d’Ottawa depuis 17 jours. Plus de 400 camions lourds sont stationnés dans la ville et refusent de quitter les lieux.

En fin d’après-midi lundi, la Ville a obtenu une injonction qui lui permettra d’interdire les feux, les feux d’artifice et le bruit, notamment.

Du côté de Windsor, le pont Ambassador, qui était bloqué par un convoi, a été libéré. Un convoi empêchait le passage entre la ville canadienne et Détroit, aux États-Unis, limitant les échanges commerciaux. D’autres ponts commerciaux moins achalandés sont toujours bloqués, notamment à Emerson, au Manitoba.

Appui conditionnel

Plus tôt lundi, Justin Trudeau a rencontré les chefs des partis d’opposition afin de discuter de la potentielle utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence. Le Bloc québécois et le NPD y adhéraient a priori, mais souhaitaient en savoir plus sur les actions qui seront posées par le gouvernement avant d’offrir leur appui absolu.

«Nous comprenons que le gouvernement ne compte pas recourir à l’armée mais s’en donne le pouvoir sans autre préavis: le recours à l’armée apparaît très prématuré tant que les effectifs policiers ne sont pas déployés pour convaincre les occupants de lever le siège», a commenté le chef du Bloc, Yves-François Blanchet.

À la Chambre des communes, les conservateurs n’ont pas exprimé une position définie sur la question, mais demandent aux libéraux d’offrir un échéancier clair pour la tombée des mesures sanitaires.

Avec la collaboration de Pascal Gaxet

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