Espace féminin arabe à Montréal

Pour parler de l’infime minorité des femmes arabes qui portent le niqab ou le voile, les manchettes s’excitent. Qu’en est-il dans le cas des autres femmes arabes qui réussissent ou bien qui peinent à s’intégrer au Québec?

Une majorité de femmes arabes du Québec sont modernes, francophones, francophiles et bardées de diplômes. Pourtant, elles sont touchées par un taux de chômage qui frise le ridicule. Certaines vivent des situations difficiles. Pourtant personne n’en parle! D’autres parviennent tant bien que mal à travailler, mais pataugent au seuil des postes de grandes responsabilités. Une minorité finit malgré tout à atteindre des postes de prestige.

Cette réalité et tant d’autres sont privés des manchettes. Heureusement, Espace féminin arabe (EFA) est là pour elles. Depuis presque 10 ans, cet organisme à but non lucratif (OBNL) assiste et célèbre les Québécoises d’origine arabe.

Après le 11 septembre, Khadija Darid, Québécoise d’origine marocaine, a fait un constat, l’image de la communauté arabe a été très affectée, surtout les femmes. Il fallait agir. Avec son entourage direct, elle a commencé à monter tranquillement un petit groupe pour aider ces femmes à résoudre des petits problèmes du quotidien par l’écoute et la référence vers d’autres services d’aide. Petit à petit, des problèmes plus importants ont émergé comme la violence familiale, l’enlèvement d’enfants par leur père vers les pays d’origine où le Canada ne peut intervenir, les adolescents en conflit important avec leur famille, les femmes itinérantes, etc.

Les champs d’intervention de l’EFA n’ont cessé de s’élargir. En plus d’aider ses usagères à améliorer leur connaissance de la réalité socioculturelle et économique du Québec, il leur offre aussi un espace d’échanges, d’entraide, d’actions et de concertation favorisant une meilleure intégration.

L’EFA est ambitieux, mais il manque de moyens. Cet espace vit principalement grâce à l’adhésion de ses membres, les dons de particuliers ou les subventions publiques par projets grâce au ministère de l’Immigration du Québec. Ce soutien est insuffisant pour assurer la pérennité de ses actions et son indépendance.

Dix ans après sa création, l’EFA survit grâce au bénévolat et n’a pas les moyens de payer les salaires d’un personnel permanent ou les autres charges de fonctionnement comme le loyer, le téléphone, etc. Une aberration. Pourtant, les besoins sont grands et c’est l’un des rares organismes qui desserrent cette clientèle.

D’où l’idée d’un gala annuel qui valorise l’apport à la société d’accueil des Québécoises d’origine arabe. Cet événement est aussi une occasion de collecter des fonds au service de cette communauté.

Avec son événement annuel phare, l’EFA permet à la population québécoise de découvrir la richesse et la diversité des communautés arabes en rendant hommage aux femmes qui se sont illustrées dans différents domaines. Des femmes d’origine arabe qui ont réussi leur intégration, développé leur potentiel et contribué à l’enrichissement de la société d’accueil. Parlez-en autour de vous!

La septième édition du Gala Femmes arabes se tiendra le 21 mars 2013 à la salle de réception Le Crystal à Ville Saint-Laurent. Plus de 400 personnes sont attendues à cette activité de la communauté arabe au Québec.