Quels enjeux pour les résidents de Marquette et Marguerite-Bourgeoys?
À seulement quelques semaines des élections, Métro est allé à la rencontre des résidents des circonscriptions de Marquette et de Marguerite-bourgeoys pour parler des enjeux qui les préoccupent le plus.
Langue
Dans ces deux circonscriptions fortement anglophones et allophones, ces derniers craignent des lois de francisation trop strictes.
Au coin du boulevard Newman et de l’avenue Dollard, Shelly, une membre de la communauté mohawk de Kahnawake qui réside à LaSalle, témoigne d’un profond mécontentement face à la koi 96. « Notre langue est aussi importante que la langue française », souligne-t-elle.
Quelques mètres plus loin, Serge estime que pour la question linguistique, « la communauté anglophone a été assez tourmentée. Nous sommes des citoyens du Canada. En introduisant ces restrictions mesquines sur la langue anglaise, ils semblent juste enflammer les passions et créer un malaise social », défend-il.
Le français c’est bien, mais pas par la force
Mohsen, un homme d’affaires ayant immigré il y a 22 ans au Québec, rencontré au bord du lac Saint-Louis.
Sur la rue Notre-Dame à Lachine, une propriétaire originaire de l’Alberta estime que l’inclusivité est l’enjeu le plus important des élections. « Je m’insurge vraiment contre les positions fermes envers la langue et envers les enjeux LGBTQ+, tout ce qui diminue l’inclusivité est tout simplement injuste », lance Victoria May.
C’est d’ailleurs l’inquiétude de Candice, une jeune mère rencontrée sur l’avenue Dollard. « J’espère qu’ils ne seront pas trop durs envers [les anglophones], parce que nous sommes aussi des gens normaux, tout comme eux. Mais nous essayons de nous adapter, de faire du mieux que nous pouvons. Parfois, certaines personnes ont simplement du mal à apprendre la langue. J’espère qu’ils nous comprendront davantage et qu’ils ne nous mettront pas de côté », conclut-elle.
Lucas Lawton, un résident de Dorval, estime qu’il faut « promouvoir la culture [québécoise] et la langue française, mais je ne pense pas que quelqu’un devrait être forcé de faire quelque chose dans une langue ».
Économie – logement, santé et pouvoir d’achat des aînés
Le jeune Dorvalois se sent aussi affecté par l’état de l’économie. «Tout est plus cher – le loyer, la nourriture, toutes les choses que je dépense quotidiennement ».
À LaSalle, Eric Foko, nouvel arrivant, se confie: « Je suis arrivé ici et les maisons sont très chères ».
Pour plusieurs personnes interrogées, l’aide aux personnes âgées est considérée comme un enjeu majeur au Québec. À l’entrée du supermarché, Pierre estime que la pension est trop petite, et qu’il est difficile d’en vivre.
« Même quand on va travailler, on ne nous apprécie pas à notre juste valeur, on est laissé de côté, abîmé », renchérit Diane, âgée de 72 ans. « Ce serait plaisant que les personnes âgées aient une plus belle qualité de vie. Pour se loger, et pouvoir se payer un p’tit biscuit une fois de temps en temps. Qu’on arrête de mettre [les aînés] dans les CHSLD pis attendre la mort. Je pense que c’est une priorité de s’occuper de ceux qui ont fondé le Québec ».
Pour d’autres, la priorité c’est la santé et la pénurie de personnel qui frappe le Québec. « On travaille beaucoup, et il manque beaucoup de monde », lance Sonia, qui œuvre dans le domaine de la santé. À côté, une jeune maman, Simergit Kaur, estime que « c’est bondé dans les hôpitaux et les gens ne reçoivent pas le traitement approprié ».