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Gilles Deguire, un futur allié de Denis Coderre

Photo: Yves Provencher/Métro

Le maire de l’arrondissement de Montréal-Nord, Gilles Deguire, entend être candidat aux prochaines élections municipales. Celui qui a quitté Union Montréal en février dernier ne sait toutefois pas encore s’il demeurera indépendant. Si le député de Bourassa, Denis Coderre, décide de se lancer dans la course à la mairie de Montréal, M. Deguire a assuré qu’il serait aux côtés de son bon ami.

Pourquoi croyez-vous que Denis Coderre est la personne qu’il faut pour Montréal ?
Je pense que c’est un homme de qualité. C’est un homme qui veut le bien collectif, qui est présent sur le terrain. On l’a vu à Montréal-Nord, c’est un homme à l’écoute de ses gens. À lui de choisir s’il fait le saut en politique municipale, mais on pourrait faire tout un duo. Il est aussi passionné que moi.

Avez-vous été sollicité par d’autres partis municipaux ?
Il n’y a personne qui est venu cogner à ma porte. Les prochains mois seront fertiles. Il y aura plusieurs possibilités. La campagne va être propice à de bons échanges.

Vous êtes à la tête de Montréal-Nord depuis 2009. Comment votre arrondissement a-t-il changé depuis ?
Avec la direction de l’arrondissement, on s’est penché sur un plan stratégique d’intervention de 10 ans. On s’est donné comme objectif 2020. Il va y avoir un temps d’arrêt en 2015 puisque cette année-là, Montréal-Nord aura 100 ans. On a déjà un organisme sans but lucratif qui s’implique depuis plusieurs mois pour préparer les festivités de 2015. On va lancer plusieurs projets de revitalisation pour réaliser une transformation résidentielle, commerciale, industrielle. Un des points d’ancrage est la transformation du viaduc qu’on avait depuis 1937 au coin des boulevards Henri-Bourassa et Pie-IX.

Est-ce que ce projet d’aménagement d’un carrefour urbain avance à bon train ?
La transformation est enclenchée. Le lot numéro un a été complété l’an passé. On est excité de relancer le lot numéro deux. On a attend la bénédiction de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le projet a été déposé. Il est considéré comme étant prioritaire. J’ose espérer qu’au cours des prochains jours, on recevra l’approbation de l’AMF pour qu’on puisse enclencher le lot deux. Il resterait en 2014 que la finition. Au final, on va avoir une entrée d’arrondissement et une entrée de ville de qualité. On va avoir sur le coin d’Henri-Bourassa et Pie-IX une œuvre d’art de 1M$. Je veux que les gens soient fiers de dire qu’ils résident à Montréal-Nord.

Le train de l’Est croisera également votre arrondissement. Un service rapide bus (SRB) prendra aussi place sur le boulevard Pie-IX. Ces projets de transport redonneront-ils un nouveau souffle à votre arrondissement ?
Ça nous donne en effet la possibilité de transformer un milieu de vie afin qu’il soit plus convivial et qu’il soit adapté à la clientèle. Il faut que les gens puissent y résider, y travailler, faire des emplettes et participer à des événements en soirée. On veut [pour ce faire] construire un centre sportif au coin des boulevards Henri-Bourassa et Pie-IX. On est en train de transformer une de nos artères principales commerciales qui est la rue de Charleroi. On est en train de rénover nos parcs et on a des partenaires qui s’impliquent pour la construction de condos à prix modique. On va fort probablement construire un nouveau quartier aux abords de l’autoroute 25. Plusieurs milliers de personnes pourraient venir y résider. Ce n’est pas le boulot qui manque.

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Les blessures provoquées par les émeutes qui ont éclatées en 2008 à Montréal-Nord sont-elles encore béantes ?
Ça fait déjà 5 ans. L’ensemble de la collectivité a tourné la page. On regarde en avant. Ce qui est arrivé est arrivé. C’est déplorable pour la famille. On peut pleurer longtemps, mais il faut aussi regarder en avant. La population a été trop longtemps étiquetée à cette réputation. Malheureusement, il faut faire des centaines de bons coups pour la changer. Il faut souligner au quotidien ce qui se fait de beau et de grand. [Mercredi], j’étais avec 125 jeunes de l’école Henri-Bourassa. C’était la journée Redonner au suivant. Les jeunes nettoyaient les parcs et les rues. Il y en a qui étaient dans une école primaire pour raconter une histoire aux jeunes. C’était la démonstration de l’implication citoyenne. On est une communauté tissée serrée. Il faut lui redonner un sentiment de fierté.

Après les émeutes, des résidents de Montréal-Nord avaient peur de la violence. Certains ont même déménagés. Cette peur est-elle encore présente ?
Pas du tout. Les gens se promènent le soir sans inquiétude. On a été stigmatisé. M. et Mme Tartempion, qui restent à l’extérieur de Montréal-Nord, qui n’y ont jamais mis un pied, parlent sans savoir de quoi ils parlent. La plus belle preuve, c’est que des journalistes sont venus à Montréal-Nord pour voir de quoi avait l’air le Nord-Est. Mon directeur d’arrondissement s’est promené avec eux. Un moment donné, ils leur ont demandé d’aller dans le fameux coin où ont eu lieu les émeutes. Le directeur leur a répondu que ça fait dix minutes qu’on tourne autour. Ils croyaient qu’on leur montrerait Beyrouth, Détroit, ou le fin fond de Los Angeles avec des grillages partout, des portes arrachées et un fauteuil tout croche sur le bord de la rue.

On a des citoyens qui se prennent en main. Le coin des rues Pascal et Rolland, où se sont déroulés les émeutes, est en voie d’être revitalisé. On vient de faire une belle place civique qui s’appelle la Place de l’Harmonie. C’est une place où les gens peuvent se regrouper. Ce n’est pas immense, mais il peut y avoir des activités de quartier.

Les relations entre les policiers et les citoyens sont-elles meilleurs aujourd’hui qu’en août 2008 ?
Oui. Les relations s’améliorent. Il y aura toujours place à l’amélioration, mais je pense que le climat est beaucoup plus serein.

Il y a deux jours, à l’organisme des Fourchettes de l’espoir, j’ai rencontré des jeunes de 18 à 25 ans, qui ont eu à faire face à la justice et qui ont eu des peines de prison. Ils font des travaux communautaires dans le milieu. Je voulais connaître leurs aspirations, leurs attentes et les embûches qu’ils rencontrent. On a parlé de profilage racial. Pour moi, qui est un ancien policier à Montréal-Nord, cette façon de faire, c’est tolérance zéro. C’est inacceptable. Il faut tisser des liens avec les jeunes. C’est en se rencontrant et en s’écoutant qu’on peut s’arrimer pour avoir cette même volonté de changement.

À Montréal-Nord, il y a des policiers qui sont là depuis des lunes. Ce sont des gens qui connaissent les jeunes et les jeunes les respectent. Ce qu’on demande à nos jeunes policiers, c’est beaucoup. La police que j’ai connue dans les années 1970 et 1980, ce n’est pas la même chose. La communauté a changé. Il faut que la police change aussi. Il faut être réfléchi et il faut avoir du jugement. Les policiers d’expérience sont en quelque sorte des coachs pour les plus jeunes.

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