Montréal veut que les quartiers résidentiels cessent d’être des raccourcis pour les automobilistes
Face à l’augmentation des collisions avec les plus vulnérables de la route, l’administration Plante veut accentuer les mesures d’atténuation dans le centre-ville. Pour la mairesse de la Ville de Montréal et de l’arrondissement de Ville-Marie, Valérie Plante, les causes de cette augmentation sont claires: «Il y a trop d’autos, elles sont trop grosses et elles roulent trop vite.»
La mairesse Plante a expliqué que son administration a doublé son budget permettant de sécuriser les abords de 50 écoles et que le budget sera reconduit pour l’année 2024. Elle a par la suite invité les citoyens à continuer de faire pression sur leurs élus pour que des mesures d’atténuation voient le jour au travers de la métropole.
«On voulait envoyer un message très clair pour les résidents du Centre-Sud, mais aussi aux Montréalais et Montréalaises de continuer à mettre de la pression dans leurs arrondissements, a lancé la mairesse. Toutes ces mesures-là ne vont jamais réussir autant que le pouvoir qui est entre les mains de ceux et celles qui conduisent.»
Les quartiers résidentiels, c’est des milieux de vie et ce n’est pas des raccourcis.
Valérie Plante, mairesse de Montréal
La mairesse était accompagnée de la conseillère de Ville du district de Sainte-Marie et responsable du transport et de la mobilité au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, Sophie Mauzerolle. «Ce qu’on veut mettre en priorité, c’est la sécurité des gens et non plus la fluidité», explique-t-elle.
Plus de rues à sens unique
Trois rues résidentielles seront mises en sens unique entre la fin et la rentrée des classes dans l’objectif d’y réduire le nombre de voitures et d’inciter les automobilistes à emprunter les artères principales.
«Quand on décide de faire des sens uniques, l’idée c’est vraiment de limiter l’utilisation des rues pour le transit, donc de ne pas en faire des raccourcis», explique Valérie Plante.
La rue Fullum entre les rues Sherbrooke et Ontario passera de deux voies en double sens à un sens unique du sud vers le nord. Il s’agit de la seule des trois rues qui était à double sens avant cette mesure.
Sur la rue de Rouen entre les rues Fullum et D’Iberville, les voitures pourront circuler de l’ouest vers l’est. Sur la portion de la rue située entre la rue Fullum et l’avenue Papineau, la circulation continuera de se faire de l’est vers l’ouest. Cette mesure empêchera ainsi les automobilistes de prendre cet axe pour circuler entre l’avenue De Lorimier et la rue D’Iberville et les obligera à emprunter les rues Ontario ou Sherbrooke, qui sont des artères.
La section nord de la rue Parthenais située entre les rues de Rouen et Sherbrooke changera elle aussi de sens; la circulation s’y fera désormais du nord vers le sud. La partie nord de cet axe restera dans le sens sud-nord. Cela empêchera les automobilistes d’utiliser cette rue pour contourner les artères que sont l’avenue De Lorimier et la rue D’Iberville.
Le secteur visé est celui où la petite Mariia a été tuée. La circulation est importante dans le secteur, surtout sur la rue Parthenais. Après l’installation de bollards pour faire des saillies de trottoirs à l’endroit où l’accident s’est produit, il s’agit d’une nouvelle action posée par la mairie d’arrondissement.
«Les déplacements des résidentes et des résidents, notamment des enfants du quartier devraient être sécurisés», estime Chris McCray du Collectif apaisement Sainte-Marie (CAP Sainte-Marie), qui avait organisé la manifestation du 10 janvier dans le secteur.
Un citoyen a interrompu l’allocution de la mairesse, lui demandant plus d’efforts afin qu’il n’y ait plus d’automobiles dans le centre-ville. Valérie Plante a réagi en expliquant comprendre l’impact qu’a eu le décès de Mariia sur la population et en réitérant que l’important reste pour elle de revoir le partage de la chaussée.
Avec la collaboration de Matéo Gaurrand-Parradot