La francisation, un système complexe
Le système de francisation au Québec n’est pas simple à comprendre. Avec ses différentes portes d’entrée et différents services, il soulève plusieurs questions. Est-il mieux de choisir des cours donnés par des écoles d’éducation aux adultes ou des ateliers offerts dans des centres communautaires? Faut-il suivre des cours à temps partiel ou à temps plein? Métro vous explique qui s’occupe de quoi dans le monde de la francisation.
Deux ministères provinciaux offrent des programmes de francisation: le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), et le ministère de l’Éducation (MEQ). Les programmes de ces deux instances gouvernementales ont été développés simultanément en 1960.
La professeure au département de psychoéducation de l’Université de Montréal Garine Papazian-Zohrabian a réalisé deux études commandées par le MIFI. Une d’entre elles, portant sur les besoins psychosociaux des apprenants, se concentrait sur les participants au programme de francisation des immigrants peu alphabétisés (FIPA). On parle ici de personnes cumulant moins de neuf années de scolarité.
Les programmes offerts par ce ministère sont accessibles via des universités, des cégeps ou des organismes communautaires. Métro a assisté à un atelier de francisation s’adressant à la clientèle moins alphabétisée dans un organisme s’occupant de l’accueil des personnes immigrantes à Montréal.
Le MIFI offre des services réservés à cette clientèle dans le cadre du FIPA, mais également des cours destinés à une clientèle scolarisée cumulant neuf ans ou plus de scolarité, dans le cadre des programmes de francisation pour immigrants alphabétisés. Des cours à temps plein et à temps partiel sont offerts gratuitement et une allocation est disponible pour les personnes admissibles.
Ce ministère rappelle également qu’une partie de la clientèle peu scolarisée ou peu alphabétisée est dirigée vers les centres de services scolaires chapeautés par le MEQ, qui offrent des services comparables aux cours FIPA.
Les cours de francisation des adultes donnés par le MEQ s’inscrivent dans le même régime pédagogique que la formation générale des adultes, qui peut être donnée par tous les centres de services scolaires et commissions scolaires.
Ces cours sont accessibles autant aux nouveaux arrivants qu’aux citoyens cherchant à apprendre la langue de Molière. Métro a visité une école de francisation de Montréal pour aller à la rencontre de ces deux types d’apprenants.
Dès juin 2023, les services de francisation seront tous accessibles par la même porte d’entrée, appelée «Francisation Québec», dans le but de rendre le système plus simple à naviguer. Francisation Québec est instituée au sein du MIFI par la nouvelle loi 96.
Ainsi, Francisation Québec, qui deviendra le principal point d’accès gouvernemental pour les services d’apprentissage du français, assurera la cohérence des interventions gouvernementales en francisation.
Le service des communications du MIFI
Les démarches nécessaires pour accéder aux services d’apprentissage du français seront donc simplifiées et l’accessibilité sera améliorée, indique le ministère.
Les contenus pédagogiques des réseaux du MIFI et du MEQ seront donc harmonisés grâce au Programme-cadre gouvernemental de francisation pour les personnes immigrantes ayant des compétences peu développées en littératie et en numératie (PCG). C’est dans le cadre de ce projet que les études de Mme Papazian-Zorhabian ont été commandées. Celle-ci indique qu’il y avait bel et bien une main tendue de la part du gouvernement. Le MIFI lui aurait assuré que les résultats de ses études y seraient intégrés.
Celui-ci se fait plus évasif dans ses communications.
Plus spécifiquement, pour les personnes immigrantes peu scolarisées ou peu alphabétisées ayant besoin d’apprendre le français, le projet du PCG s’assurera de l’harmonisation des contenus pédagogiques tant dans le réseau du MEQ que dans les cours actuellement offerts par le MIFI, afin de garantir l’harmonisation des services partout au Québec. Cela est d’autant plus pertinent qu’au Québec, les personnes réfugiées prises en charge par l’État sont installées dans différentes régions (14 villes).