La CAQ veut finalement réentendre Gilles Courteau
La ministre responsable du Sport, Isabelle Charest, demandera finalement la prolongation du mandat de la commission parlementaire chargée de faire la lumière sur les initiations violentes dans le hockey.
La Coalition avenir Québec (CAQ) fera donc volte-face sur sa décision de la semaine dernière de ne pas continuer d’entendre les témoignages des dirigeants de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) et de la Ligue canadienne de hockey (LCH), malgré la pression des divers partis d’opposition.
La ministre Charest justifie ce revirement par le fait que diverses contradictions importantes dans le témoignage du commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, ont été mises au grand jour par différents médias.
Dans un témoignage sous serment livré en 2021, Gilles Courteau aurait affirmé que l’enjeu du bizutage n’était pas étranger à la LHJMQ. Il s’agirait même d’un problème perdurant depuis 45 ans. Ces dires diffèrent de ceux qu’il a tenus en toute retenue devant les parlementaires à ce propos.
Celui-ci aurait également affirmé que les faits rapportés dans une récente décision de la Cour supérieure du Québec, portant sur des actes de violence survenus auprès de jeunes dans la ligue, semblaient relever de cas isolés.
Or, un joueur de la LHJMQ, Stephen Quirk, avait entamé des poursuites judiciaires contre la ligue, dénonçant des abus sexuels qu’il aurait subis entre 1995 et 1998.
«La CAQ se réveille après tout le monde»
En réaction à la volonté du gouvernement de prolonger la commission parlementaire, le responsable de Québec solidaire en matière de sports, Vincent Marissal, a dénoncé le manque de proactivité du parti majoritaire. Québec solidaire ainsi que le Parti libéral du Québec demandent d’ailleurs la démission de Gilles Courteau.
«Ça fait des jours que Québec solidaire demande de prolonger les auditions de la commission sur le hockey junior! Aujourd’hui, on a la preuve que c’était prématuré de “tirer la plogue” comme l’a fait le gouvernement: on a encore beaucoup de travail à faire pour aller au fond de cette histoire et trouver des solutions durables.»
Si la commission est effectivement prolongée, M. Marissal estime qu’il sera «primordial qu’on reçoive les joueurs et les anciens joueurs qui ont levé la main pour témoigner. On doit pouvoir entendre leur version de l’histoire.»