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Près de 200 bénévoles pour retrouver les perroquets disparus au Québec

Photo: raksybH / iStock

Au sein de l’organisation Perroquetsecours, près de 200 bénévoles se dévouent pour sauver tous les perroquets perdus du Québec. Comme preuve de la nécessité de la mission de ces passionnés d’oiseaux exotiques, 193 oiseaux répertoriés perdus et volés ont pu retrouver leur maison en 2022 grâce à leurs efforts.

L’histoire de ces sauveteurs de perroquets commence en 2008, alors que la présidente et fondatrice de l’organisme, Josée Dubreuil, perd l’un de ses compagnons ailés. Mise au fait, au cours de ses recherches, de nombreux autres cas d’oiseaux perdus et étant confrontée au manque de ressources et d’aide pour retrouver les oiseaux perdus «qui ne sont pas des oiseaux sauvages», elle réalise qu’une organisation de sauvetage de perroquets aurait sa place au Québec.

«La mission première de l’organisme, c’est de réunir le plus d’oiseaux possible avec les gens qui les recherchent», déclare Mme Dubreuil en entrevue avec Métro. Pour ce faire, les bénévoles travaillent à «aller chercher les oiseaux sur le terrain», «à publier des avis de recherches pour l’oiseau perdu» et à être «des familles d’accueil» pour les oiseaux trouvés qui ne sont pas liés à un cas de recherche.

Lorsqu’un signalement de perroquet en liberté est fait par un citoyen, via le site web de perrouetsecours.com, «on va alerter les bénévoles. C’est plus urgent l’hiver» puisque la température est dangereuse pour ces oiseaux qui n’y sont pas adaptés. Dans tous les cas, «les perroquets sont des proies», rappelle Mme Dubreuil.

De douces retrouvailles

Sur le site web de Perroquetsecours, de nombreux témoignages empreints d’émotion rappellent l’amour que les propriétaires vouent à leurs compagnons ailés et à quel point la mission inusitée de l’organisme est appréciée. L’un de ces témoignages de retrouvailles concerne Bowie, une perruche qui a été retrouvée grâce à la détermination des bénévoles de Perroquetsecours. «C’était notre premier oiseau, ainsi que mon animal de zoothérapie. J’étais en crise d’angoisse. C’est dans les larmes que j’ai fait des affiches pour afficher dans le quartier, j’ai contacté Perroquet Secours ainsi que la SPCA», commence le témoignage anonyme. En plus d’avoir été perdu à l’automne où les températures froides peuvent être dangereuses, Bowie a dû faire face à une tempête et à un orage, ajoute la personne derrière la publication.

Plusieurs jours après la disparition, «j’avais créé un genre de mémorial avec ses plumes et son jouet préféré sur le bord de la fenêtre de ma cuisine, car c’était son endroit préféré. Nous étions très déprimés», poursuit l’auteur. Or, quelques jours après ce début de deuil, la joie revient. «C’est alors que je reçois un appel d’un numéro privé, et je me risque à répondre: “Bonjour, madame, j’ai votre oiseau Bowie”», affirme un bénévole de Perroquetsecours.

Selon l’auteur, Bowie avait volé à plus de six kilomètres de son domicile, mais ses souvenirs de sa famille d’accueil ne se sont pas dissipés. «Dès qu’il a vu ma mère, il lui a sauté dans le visage et commencé à parler. Depuis, notre petit aventurier est revenu à la maison et recommence à cruiser tout ce qui bouge et à faire le petit monstre en nous mordant les doigts, le visage et les grains de beauté!», termine l’auteur.

Des dizaines d’autres histoires réconfortantes aux fins similaires sont publiées chaque année sur le site web très actif de Perroquetsecours.

Attraper un perroquet en liberté

Sur le terrain, «il y a deux façons d’attraper un perroquet. Soit il vient à vous, soit vous allez à lui», affirme Mme Dubreuil. «Il faut d’abord gagner sa confiance», chose qui n’est pas si difficile, comme les perroquets au Québec ne sont pas sauvages. Ils sont d’ailleurs habituellement attirés par les humains. «On va souvent les voir se diriger vers des sites de construction où plusieurs personnes travaillent.» Une fois l’oiseau trouvé, «il ne faut pas l’attraper avec ses mains, parce qu’on va perdre sa confiance.» Il est préférable de le laisser se poser sur notre bras après l’avoir attiré avec de la nourriture.

«Il arrive que des perroquets se perchent à 30-40 pieds dans des arbres, puis ils ne savent plus comment descendre.» La technique développée par les perroquets sauvages, mais qui est méconnue des perroquets «élevés dans des maisons où le toit fait 12 pieds», c’est «de se laisser tomber, revoler, se relaisser tomber et revoler». Après quelques heures, «la faim va faire qu’il va tenter quelque chose», c’est pourquoi il faut agir rapidement.

Adopter un perroquet retrouvé

Lorsqu’un oiseau est trouvé, «on l’évalue, et si on ne retrouve pas le proprio, on le met en adoption». L’adoption de perroquet est le seul service de Perroquetsecours qui est lié à un coût. Un formulaire de demande d’adoption est d’abord rempli par la personne intéressée. Il faut que le perroquet et le prochain propriétaire soient un bon match. «Certains perroquets préfèrent les hommes, certains préfèrent les femmes. Certains sont attirés par les enfants et d’autres attaquent les enfants», dit Mme Dubreuil.

Une fois que la bonne famille est trouvée, «on avise de tout ce qui peut être dangereux dans la maison pour les perroquets. […] Il peut gruger le bois, détruire les manettes de la télé, détruire le rubber du frigidaire». Certains matériaux et objets sont à éviter pour la sécurité de cet oiseau qui devrait pouvoir voler dans la maison. «N’adoptez pas d’oiseau s’il est pour toujours être en cage. Ce n’est pas une vie heureuse.» D’ailleurs, à terme, un perroquet «peut être amené presque partout. Plus il est gros, plus on peut l’amener partout».

L’expérience est toutefois enrichissante. «Un perroquet, ce n’est pas banal» et un perroquet «a une personnalité». Il arrive souvent que les familles d’accueil s’attachent et deviennent ensuite des amateurs de perroquets. Pas étonnant que la communauté soit aussi investie et proactive.

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