Ramasse-toi, Jean-Jacques
Jeudi dernier, Jean-Jacques Samson du Journal de Québec a écrit un texte titré Ministre de la Condition masculine. Extrait :
«Le mâle québécois sera ainsi “bossé” au travail par une femme, qui a poussé plus loin ses études et qui détiendra les postes de direction…» «L’homme québécois est destiné à devenir un être d’une catégorie inférieure, sous domination féminine. À conduire la petite deuxième voiture pendant que madame ira à son important meeting au volant de sa BM. Gêné, il voudra peut-être même porter le voile.»
Lui, ça fait un bout qu’il s’ennuie de ne plus fumer un cigare sur son lazy boy pendant que sa femme fait une tarte aux pommes dans cuisine. Big J appartient à une autre époque. J’ai croisé d’excellents leaders femmes, d’excellents leaders hommes, sans jamais que «mes couilles» se sentent menacées. Savez-vous pourquoi mes couilles n’étaient pas menacées? Parce qu’elles n’étaient pas en jeu. On ne peut pas casser quelque chose qu’on ne peut atteindre. Si t’associes le «pouvoir» comme J.-J. à un rôle d’homme, ben c’est clair que si t’es devant une femme qui a le «pouvoir», tes couilles vont se sauver en courant. Mais si t’associes le «pouvoir» avec le leadership, peu importe le sexe, tes couilles vont être tranquilles au chaud dans tes boxers.
Des filles qui veulent castrer les gars, des gars qui veulent dominer les femmes, y en existe des deux bords. Dans le tas, entre ces deux extrêmes, je sais qu’il existe des hommes et des femmes qui respectent l’autre sexe, et qui veulent le voir s’épanouir. Des femmes qui trouvent beau que leur mari passe du temps avec leur fils, à pêche, au parc, au hockey. Des hommes qui aiment voir leur femme s’épanouir, évoluer dans leur domaine, plus gros salaire, plus gros char ou non. Du monde qui vivent en 2013, et non en 1956, bref.
À la guerre des sexes, peu importe le gagnant, tout le monde perd. Parce qu’écraser l’autre sexe, c’est se priver de ses forces et de ses qualités. Pas juste des forces qui nous restent externes à nous. Travailler avec quelqu’un qui mesure 6 pi 5 po, ça peut être pratique, il peut te donner la tasse en haut dans l’armoire, mais tu ne gagneras pas 7 po juste en le côtoyant. Mais, et c’est là le beau de la bibitte humaine qu’on est, si tu côtoies l’autre sexe, qu’il est épanoui et libre, tu peux acquérir ses forces, copier ses qualités, qui ensuite, deviennent tiennes.
C’est pas mal ça qui se passe dans les bureaux, les foyers du Québec depuis un bout. Le métissage rend plus fort, qu’il soit biologique ou simplement psychologique. Le métissage des sexes est bien en place, il est loin d’être parfait, mais c’est la bonne voie. Sauf pour les vieux de la vieille comme Jean-Jaques qui aimeraient être dans Mad Men. Arrête de laisser traîner tes couilles partout Jean-Jacques, elles vont arrêter de se faire piler dessus.