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Des idées pour combattre l’utilisation de l’auto

Photo: Martin-Marcotte Beinhaker Architectes

Pour souligner son dixième anniversaire, l’évènement En ville sans ma voiture devra se contenter d’un petit quadrilatère à proximité de la Tour de la bourse. Selon plusieurs, le réel esprit de cette journée particulière sera ailleurs, dans les quartiers, où plusieurs groupes environnementalistes organisent des actions de sensibilisation. Voici un aperçu des activités les plus inspirantes.

Écouter pour voir
«Le métro et le tramway c’est sexy, mais la vraie solution en matière de transport en commun, c’est le système rapide par bus (SRB)», clame l’ancien maire de Bogotà, Enrique Peñalosa. Il était de passage mardi à Montréal pour donner une conférence au Forum Urba 2015. «Le SRB, ça coûte trois fois moins cher et c’est capable de transporter 50 000 personnes par heure à l’heure de pointe», ajoute-t-il. Montréal y songe depuis plusieurs années sur le boulevard Pie-IX, mais le projet tarde à se concrétiser. «Les politiciens deviennent souvent très frileux quand il s’agit d’empiéter sur les voies réservées à l’auto», clame M. Peñalosa qui œuvre aujourd’hui en tant que stratège urbain.

La lutte à la trop grande place de l’auto, il connaît ça. En 2000, il a institué la journée sans auto dans la capitale colombienne au complet. Il a depuis mis en place des restrictions à l’utilisation des autos, deux jours par semaine, selon le numéro de plaque. Mais pour réellement réduire la place de l’automobile, il faut arrêter d’implanter des stationnements au centre-ville, selon lui et arrêter de construire de nouvelles autoroutes. «Quand les gens seront tannés d’être dans les bouchons, ils reviendront s’installer en ville ou se mettront au transport en commun», dit-il.

Si vous avez raté la conférence, vous pourrez vous rattraper en visionnant le film Human Scale, inspiré de la vision de l’urbaniste danois Jan Gehl. Présenté du 20 au 26 septembre en partenariat avec le cinéma du Parc et le Centre d’écologie urbaine de Montréal, ces représentations seront suivies de discussions avec plusieurs personnalités telles que Luc Ferrandez, Philippe Shnobb, Dinu Bumbaru, François Cardinal ou Sophie Julien.

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Le Park(ing) Day
Vendredi, Montréal visera l’occupation (légale) d’environ 200 cases de stationnement visant ainsi le record mondial. Il s’agit de démontrer la place aberrante qu’occupent les places de stationnement et leur impact financier. Selon les calculs du Conseil régional de l’environnement de Montréal, les coûts des places de stationnement publiques montréalaises (valeur annualisée des terrains + construction + entretien) représentent entre 1,2 G$ et 2 G$. Pourtant la Ville ne récupère que 262 M$ par an (20 M$ de taxes, 180 M$ d’amendes, 60 M$ en frais de parcomètres et 2 M$ en vignettes). Cela équivaut à dire qu’elle subventionne l’utilisation de l’auto. Pourtant une case de stationnement est le plus souvent vide et ne peut légalement servir à quasiment rien d’autre, notent les environnementalistes.

Ces derniers ont prévu plusieurs activités sur les cases qu’ils occuperont. Parmi elles, signalons «Cages à poules», qui accueillera trois pondeuses et des ballots de paille. L’Atelier urbain veut montrer que les places de stationnement pourraient être remplacées par des espaces plus champêtres. Dans le même ordre d’idées, l’éco-quartier Saint-Laurent proposera une maquette à l’échelle de la place qu’occupent les arbres (20%) par rapport aux stationnements (10% du territoire de l’île). L’installation du Collectif Bécédeux démontrera qu’une place de stationnement répond aux besoins de base en habitation d’une personne.

Goûte ton quartier
Pour la première année, des balades à la découverte de commerçants emblématiques seront organisées dans plusieurs quartiers samedi 21 septembre. «Le but de ces visites, c’est de découvrir les trésors gastronomiques, mais aussi de partir à la rencontre des commerçants, d’écouter leurs histoires respectives et de développer un sentiment d’appartenance avec son quartier», explique Brigitte Geoffroy, porte-parole du Centre d’écologie urbaine de Montréal.

En priorisant les commerces locaux, les citoyens assurent aussi la viabilité économique de leur quartier, réduisent leur empreinte écologique et favorisant la marche, meilleure pour la santé. Au menu de la douzaine de balades, dégustations de tapenade d’artichauts sur le comptoir plus que centenaire du Magasin général de Saint-Henri ou essai du coke à la cerise maison des Wilensky, qui ont ouvert le commerce il y a 81 ans. Signalons que certains candidats municipaux animeront des promenades, dont Elsie Lefebvre et Anie Samson.

De beaux exemples
Plusieurs projets de réappropriation urbaine ont été initiés à Montréal récemment. Voici nos préférés.

  • La bouffe de rue. Un réel succès.
  • Les Fruixi. Des mini-épiceries à pédales comblant les déserts alimentaires de certains quartiers.
  • Les pianos itinérants. Une façon ludique et peu coûteuse d’animer un coin de rue.
  • Les saillies de trottoir végétalisées. C’est cher, mais beau et utile.
  • Le retour à la mode des ruelles vertes et, on les espère pour bientôt, les ruelles blanches.

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