Vivre sa peine d'amour pour s'en sortir
Au-delà d’un chagrin commun à presque toutes les ruptures amoureuses, les hommes et les femmes vivent pourtant différemment leurs peines d’amour.
«Contrairement à la croyance populaire, les hommes réagiraient davantage à une peine d’amour, affirme Louise Cossette, professeure de psychologie à l’Université du Québec à Montréal. La perte de leur conjointe est également la perte de leur première confidente, ce qui représente une charge émotive très importante.»
Ce sentiment de vide expliquerait en partie pourquoi ces derniers se remettent en couple plus rapidement. Francis, un jeune homme de 32 ans, se souvient d’avoir souffert de solitude au terme d’une relation. «Même si j’ai renoué avec des amis, j’ai très peu parlé de mes sentiments, a-t-il confié. J’avais perdu la personne qui m’était la plus chère, la seule personne au monde par qui je ne voulais pas être rejeté.»
Le couple, ce n’est pas tout
Depuis quelques décennies, les études démontrent que la majorité des séparations sont initiées par les femmes. Selon Mme Cossette, la séparation et la peine d’amour chez la gent féminine pourraient se vivre plus sereinement aujourd’hui qu’il y a quelques années. La valorisation de la femme ne se trouverait plus seulement dans la relation conjugale et la vie de famille, mais aussi dans le travail et la vie sociale.
À ces conclusions, Élisabeth apporte un léger bémol. Âgée de 30 ans, elle croit que les femmes s’accrochent toujours à leur conjoint. «Elles ne veulent pas que les relations amoureuses nuisent à leur travail et à leur mode de vie, mais ce sont souvent elles qui font tout pour que ça marche», a-t-elle avancé.
Et lorsque ça ne marche plus, c’est avec réserve qu’elles se rembarquent dans une relation, contrairement au sexe opposé. Attention, toutefois, de ne pas généraliser, insiste Mme Cossette. «Ce n’est pas vrai pour tous les individus, mais c’est plutôt une tendance qui a été observée.»