Les applications mobiles au service des athlètes
MONTRÉAL – La technologie a grandement évolué depuis que Caroline Calvé a amorcé sa carrière, il y a près de dix ans.
La planchiste d’expérience utilisait des vidéos pour s’entraîner en 2005, limitant la quantité d’informations qu’elle pouvait obtenir.
«En surf des neiges, nous analysions une vidéo que nous regardions à même la caméra et c’était tout, s’est-elle rappelée. Maintenant, nous n’avons qu’à télécharger la vidéo ou même à filmer directement avec notre iPhone ou notre iPad et on a une tonne d’applications pour l’analyser.»
Le iPhone de Calvé et ses nombreuses applications est devenu un outil inestimable dans sa préparation pour les Jeux de Sotchi qui auront lieu le mois prochain.
«Ç’a beaucoup évolué, a déclaré l’athlète de 35 ans originaire d’Aylmer. Nous utilisons définitivement beaucoup plus la technologie.»
Calvé utilise des applications qui l’aident non seulement à l’entraînement, mais qui lui permettent aussi de comparer ses résultats avec ses entraîneurs, même si ceux-ci ne sont pas dans la même pièce ou dans le même pays.
Une de ces applications se nomme «Ubersense» et elle est utile autant sur la piste qu’après la compétition.
«C’est une application vidéo spécialement conçue pour les athlètes qui veulent analyser ce qu’ils font, a-t-elle expliqué. On peut comparer deux vidéos côte à côte.»
En analysant les vidéos avec ses entraîneurs, elle est en mesure d’apporter les correctifs nécessaires à sa technique. L’application permet même aux entraîneurs de dessiner sur les images.
«La technique est très, très importante, a déclaré Calvé. Si vous n’avez pas la technique appropriée, vous n’utilisez pas votre puissance au maximum et vous n’entraînez pas ce que vous voulez entraîner.»
Calvé se sert de l’application pour comparer ses performances à celles de ses adversaires olympiques.
«On peut prendre deux descentes. Par exemple, une de Patrizia Koomer — elle est la meilleure au monde présentement, a expliqué Calvé. Je peux prendre la même descente de slalom géant, la mienne et la sienne, les mettre ensemble et voir la différence dans le trajet que nous empruntons.»
Calvé affirme que la technologie l’a aidée à améliorer ses habiletés et qu’elle l’aidera également à décrocher une médaille à Sotchi.
Paul Marks, le gérant de l’équipe canadienne de ski alpin, croit que les tablettes comme le iPad d’Apple ont aussi aidé à réduire les coûts au cours des dernières années.
«Avant les Olympiques de 2010, l’équipe de surf des neiges canadienne se déplaçait toujours avec un caméraman et un équipement complet — une caméra haute définition, un trépied et le reste», a-t-il expliqué au cours d’une entrevue réalisée alors qu’il était à Munich.
«Après les Jeux de 2010, les budgets ont été revus et nous n’avons malheureusement pas été en mesure de garder les services de ces gens-là. Nous sommes capables de produire exactement ce que nous avions il y a quatre ans avec un caméraman, avec nos petits appareils», a-t-il ajouté.
Le skieur acrobatique Alexandre Bilodeau, qui a décroché la première médaille d’or du Canada aux Jeux de Vancouver, est d’avis que la technologie a amené son entraînement à un autre niveau.
Les spécialistes des bosses utilisent l’application «Polar Beat», qui enregistre la majorité des données de ses performances à l’entraînement, que ce soit de la descente, de la course, du vélo ou de l’entraînement croisé.
«Polar est la technologie pour mesurer la fréquence cardiaque, a-t-il expliqué. Ça calcule plusieurs données et l’énergie que je dépense à l’entraînement.»
Bilodeau, âgé de 26 ans, a remarqué des améliorations dans ses performances depuis qu’il utilise la technologie à l’entraînement.
«Tout est mieux calculé, mon temps de repos est mieux calculé, a-t-il dit. Tout est plus facile pour mes entraîneurs et pour moi.»
Bilodeau fait aussi appel à l’application «Strava Cycling», qui analyse les sorties à vélo de Bilodeau pour les comparer à celles d’autres cyclistes.
«Il y a plusieurs applications qui peuvent nous aider à raffiner nos techniques d’entraînement, a indiqué Bilodeau, ajoutant qu’il est en meilleure forme physique qu’il ne l’était en 2010 à Vancouver. Je suis plus en santé que jamais, je skie mieux et plus rapidement et j’effectue de plus gros sauts. Ça regarde bien.»