Coderre à Ottawa contre le péage sur Champlain
Seulement trois groupes ont été invités par un comité sénatorial pour se prononcer sur le projet de loi C-31 qui permettrait l’instauration d’un péage sur le futur pont Champlain.
Dans leur mémoire conjoint présenté mercredi devant le comité, les maires de Montréal et Longueuil, Denis Coderre et Caroline St-Hilaire, ont répété leur opposition au péage.
«Le pont Champlain est au cœur du nœud logistique intermodal de la métropole. La voie maritime est rattachée au port, qui est rattaché au système ferroviaire, qui est rattaché au réseau de camionnage, qui est rattaché au pont, qui est rattaché au Canada et aux États-Unis. C’est un système logistique hautement stratégique qui permet à la région métropolitaine d’être une plaque tournante du commerce entre l’Europe et l’Amérique. Toute la région a été affectée par le mauvais entretien du pont. Toute la métropole sera affaiblie par l’imposition d’un péage», peut-on lire dans le mémoire.
Les deux maires ont aussi souligné qu’avec un péage à 3$, les autres liens routiers vers la Rive-Sud, déjà proches de l’engorgement, verraient une augmentation de circulation de l’ordre de 8% à 25%. Avec un passage établi à 5,60$, 60% des véhicules choisiraient un autre tracé. Mme St-Hilaire et M. Coderre soulignent toutefois leur accord quant à la formule de partenariat public-privé (PPP), ainsi que pour les mesures d’urgence offertes afin d’en accélérer la construction.
Le projet de loi prévoit en effet que le futur ouvrage ne serait plus assujetti à la Loi sur les ponts et que le ministre des Travaux publics pourrait conclure avec toute personne une entente liée à la conception, la construction ou l’exploitation sans demander les autorisations nécessaires.
«Le projet de loi devrait plutôt renforcer les mécanismes d’accompagnement, de contrôle et de suppléance nécessaires à la réalisation du pont et non se soustraire aux lois existantes simplement pour des raisons d’urgence de remplacement du pont actuel», clame Vincent Moreau, directeur général du CRE-Montérégie, la seule autre organisation invitée aux audiences du comité sénatorial.
«L’équipe en place d’Infrastructure Canada fait du bon travail jusqu’à maintenant et nous suggérons que cela continue en ce sens en concertant les acteurs économiques, sociaux et environnementaux et les différents paliers de gouvernement en place», selon le CRE-Montérégie qui indique privilégier la concertation du milieu.
Autres voix en faveur du système léger sur rails (SLR)
- Quatre organisations de plus appuient l’idée d’un SLR sur le futur pont Champlain. Il s’agit de Vivre en ville, d’Équiterre, du CRE-Montréal et du Forum Urba 2015.
- Le SLR serait moins coûteux à opérer et limiterait l’engorgement du centre-ville, selon elles.