Pacte fiscal: 75 M$ de moins pour Montréal
Le pacte fiscal transitoire de 3G$, qu’a dévoilé mercredi le gouvernement du Québec, prive la Ville de Montréal de 75M$.
«Il n’y aura ni augmentation de taxes, ni coupure de services, a assuré le maire de Montréal, Denis Coderre, qui était de passage à Québec. Nous anticipions d’une certaine façon qu’il y aurait des choses qui pourraient arriver.»
Au total, des compressions de 300M$ seront imposées aux municipalités du Québec pour l’année 2015, en vertu du nouveau pacte fiscal qui viendra à échéance le 31 décembre 2015. Les enveloppes budgétaires dédiées à la réfection des infrastructures et aux réseaux de transport en commun seront toutefois maintenues alors que celle de la voirie sera bonifiée de 50M$. Le premier ministre, Philippe Couillard, a invoqué l’état des finances publiques pour expliquer ces décisions.
«Le retour à l’équilibre budgétaire dès 2015-2016 n’est pas une obsession, a affirmé le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau. C’est une obligation. Les représentants municipaux en sont aussi conscients et c’est pourquoi, par leur ouverture, ils s’associent à l’effort collectif de redressement des finances publiques.»
«Les municipalité feront les efforts demandés, mais elles s’attendent à ce que ça soit la dernière fois», a insisté la mairesse de Sainte-Julie et présidente de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy. Son collège de la Fédération québécoise des municipalités, Richard Lehoux, a tenu le même discours, en disant qu’il refuserait «de passer deux fois à la caisse».
Au moins cinq villes membres de l’UMQ ne digèrent pas les compressions demandées par Québec. Les maires de Gatineau, Laval, Longueuil, Saguenay et Trois-Rivières jugent que ces coupes sont «inacceptables». L’an dernier, les villes ont dû absorber une diminution dans les transferts provenant de Québec de 235M$. «Nous avons déjà largement fait notre part, les contribuables aussi», ont indiqué par communiqué les maires réfractaires qui envisagent d’augmenter les taxes municipales.
Denis Coderre a mentionné de son côté que ce n’était pas de «gaieté de cœur» qu’il acceptait ces coupes, mais que la métropole doit les assumer par sens du devoir. «Cette dette nous appartient également, a-t-il dit. On doit prendre nos responsabilités.»
Le pacte fiscal prévoit également accorder une plus grande autonomie aux municipalités. Les Conférences régionales des élus (CRÉ), les Corporations de développement économique communautaire (CDEC) et les Centres locaux de développement (CLD) seront abolis et leurs responsabilités seront transférées aux villes.
Montréal sera l’exception à la règle. Le maire Coderre prévoit réorganiser le réseau de 10 CDEC et 18 CLD plutôt que de le supprimer. «Dans la métropole, on aura notre propre concertation, a-t-il déclaré. Nous croyons foncièrement tant aux CDEC qu’aux CLD. On va se parler entre nous pour faire une réorganisation pour assumer pleinement notre rôle, tant au niveau de l’économie locale que de l’économie sociale.»
Les présidents des CDEC montréalaises ont demandé de rencontrer le maire Coderre pour discuter de l’avenir de leur organisme. Au moins 600 entrepreneurs de Montréal lui ont également fait parvenir une lettre pour défendre la raison d’être des CDEC.