Les pires et les meilleures conditions météo au Québec
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Si discuter de baseball est le passe-temps favori des Américains, parler de météo est sans contredit celui des Québécois. On pourrait même dire «chialer à propos de la météo». Mais qui a de vraies raisons de se plaindre? TC Media dresse un palmarès inédit des pires et des meilleures conditions météo du Québec.
Dans son essai satirique Abolissons l’hiver!, l’anthropologue Bernard Arcand a écrit que «toute conversation ordinaire avec le proverbial Québécois moyen met, en gros, 17 ou 18 secondes à aborder la question du climat et de la météo.»
Qu’on soit à Montréal, Val-d’Or, Saguenay ou Québec, il neige toujours trop, il fait toujours trop froid en hiver ou trop chaud en été. Afin de régler la question une fois pour toutes, TC Media a compilé les statistiques de 145 stations météorologiques d’un bout à l’autre de la province et a colligé les données disponibles en ligne sur les portails d’Environnement Canada, du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ainsi que de MétéoMédia.
Chaleur intense
Avec l’hiver qui sévit, réchauffons-nous avec les records de chaleur! Des pointes de 40 degrés ont été atteintes deux fois à Témiscaming, en 1921, et à Saint-Alexis-des-Monts le 1er août 1975. Malgré sa latitude élevée, la région de l’Abitibi-Témiscamingue connaît chaque été des épisodes de chaleur intense, mais souvent de courte durée.
«On a des fluctuations très grandes. On a un climat continental avec plusieurs masses d’air contrastées», explique le météorologue amateur Stéphane Vachon qui possède sa propre station d’observation à Amos. Un épisode de chaleur intense peut rapidement être refroidi par l’arrivée d’une masse d’air froide. Un phénomène qui provoque parfois des écarts très grands sur une courte période.
Froid polaire
À l’autre extrême, Schefferville (7 février 1950) et Amos (3 janvier 1981) sont les deux endroits où le mercure a chuté sous les -50, sans facteur éolien! Stéphane Vachon, né en 1977, se souvient d’avoir entendu des gens parler de cet épisode frigorifiant. Selon lui, les habitants de la région supportent bien le froid puisque l’air est sec et très peu venteux. Toujours en Abitibi, Rouyn-Noranda et La Sarre se sont approchées du record avec un -49,5 le 21 janvier 1984. Des températures plus froides que les records enregistrés dans le Grand Nord québécois.
Huntingdon, destination soleil
Revenons au chaud, la destination soleil du Québec a de quoi surprendre. C’est à Huntingdon en juillet que l’on retrouve les maximums moyens les plus élevés à 27,3 degrés. «C’est réaliste, confirme le météorologue d’Environnement Canada Simon Legault. C’est plus près du sud et les systèmes d’air chaud entrent du sud-ouest. C’est un des premiers endroits qui est frappé.»
Janvier à Schefferville…
Vous trouvez l’hiver long et en avez assez des journées froides? Avez-vous passé un mois de janvier à Schefferville? Les minimums moyens de -29,2 sont le plus froids du Québec. Fermont suit de près avec -28,4. Pour s’y adapter, la communauté a toutefois la chance de se réfugier dans l’emblématique «mur». En plus d’y trouver des logements, on y a regroupé l’épicerie, le centre commercial, les bureaux municipaux et même l’école. À titre comparatif, Québec à -16,5 et Montréal à -14,7 vivent de confortables mois de janvier.
Saint-Raymond sous la pluie
Si les jours de pluie vous rendent maussades vous n’êtes pas faits pour Portneuf ou Charlevoix. Chaque année, Saint-Raymond (1120mm), Baie-St-Paul (1074mm) et Sainte-Christine-d’Auvergne (1035mm) reçoivent plus d’un mètre de pluie. D’après Simon Legault d’Environnement Canada, on explique le phénomène par la rencontre des vents du nord-est et du sud. «L’air chaud monte et crée des nuages. La topographie favorise aussi les précipitations», analyse le météorologue. Plus précisément, c’est en juillet que Saint-Raymond subit ses plus importantes chutes de pluie. Pas moins de 161mm d’eau coulent en moyenne sur les environs. «Juillet et août offrent un temps orageux, ce qui signifie beaucoup d’accumulations en peu de temps», observe Simon Legault.
Toute cette eau pose un joli problème aux producteurs maraîchers de la région qui doivent savoir s’y adapter. «On en a toujours besoin, mais trop c’est comme pas assez. On a fait beaucoup de drainage pour éloigner le problème», témoigne la maraîchère Sandra Paradis. Propriétaire de l’Arc-en-ciel du Paradis, elle voit les pluies abondantes comme un avantage sur d’autres régions du Québec. «L’eau reste très longtemps dans nos terres, alors quand il y a des sécheresses, nous on ne manque pas d’eau», compare-t-elle.
172 millimètres en une journée!
Ville-Marie, 30 août 1932, 172 millimètres de pluie se sont abattus sur la petite localité du Témiscamingue. Au cours des vingt dernières années, la pire averse a inondé Huntingdon de 154mm le 8 novembre 1996.
Des mètres de neige à pelleter
Dans l’ordre, Fermont (445cm), Schefferville (440cm) et Matane/Sainte-Anne-des-Monts (405cm) sont les municipalités les plus ensevelies. Une réalité qui a des conséquences économiques majeures. La Ville de Fermont a dépensé en 2014 1,4M$ en déneigement pour à peine 66 kilomètres de rues. Ce qui représente près de 22 000$ du kilomètre. Une facture dix fois plus salée que la moyenne des municipalités comparables.
Pour la directrice générale Christine Lizotte, la quantité de neige et les coûts s’expliquent en partie par la durée de l’hiver. «La neige arrive plus tôt ici et il neige tard dans l’année», mentionne-t-elle.
Matane vit aussi le même problème à moindre échelle. En 2013, la municipalité a dépensé 2,3M$ pour déneiger 357 kilomètres de voies. Les bourrasques qui balaient la région nuisent notamment au travail du chasse-neige.
Une bordée de 99cm?
Selon la base de données en ligne de MétéoMédia, il serait tombé 99cm de neige à Tête-à-la-Baleine sur la Basse-Côte-Nord en 1964. Une donnée impossible à confirmer dans les registres d’Environnement Canada. Toutefois, on peut confirmer que Saint-Guillaume, près de Drummondville, a reçu 90cm de neige en une seule journée le 16 janvier 1983! La région du Centre-du-Québec est d’ailleurs bien gâtée en tempêtes record. En janvier 1918, Drummondville est les environs ont reçu sur la tête 71 cm de flocons. Une marque partagée avec la tempête d’avril 1975 à Saint-Michel-des-Saints.
Records québécois
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