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La sexualité, parlons-en!

Photo: Métro

Depuis quelque temps, mes enfants de 7 et 10 ans me posent des questions sur la sexualité. Quel est le rôle qu’un adulte doit jouer auprès des enfants pour qu’ils développent une bonne santé sexuelle?

La sexologue et auteure Jocelyne Robert commence notre entretien en confirmant que la sexualité fait partie d’une bonne santé générale. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé reconnaît depuis les années 1980-1990 que la sexualité fait partie intégrante de la santé, de la petite enfance à la vieillesse. «Il faudrait traiter de la sexualité de la même manière qu’on traite tous les autres sujets. On apprend aux enfants à bien manger, à bien se comporter et ça devrait être pareil avec la sexualité.» Au fur et à mesure que l’enfant grandit, il faut saisir les occasions propices (une scène à la télé, un couple qui s’embrasse, etc.) pour aborder le sujet de la sexualité de manière positive, de sorte que, lorsque l’enfant sera confronté à des situations plus difficiles, il aura déjà des balises, des assises, pour le guider. Il faut aussi rassurer l’enfant: il est normal que la sexualité pique sa curiosité.

Transmettre un message positif permet d’échanger sur le fait que la sexualité, c’est beau et bon, mais aussi d’expliquer que tout n’est pas nécessairement bien. «Le parent ou l’adulte est un accompagnateur, mais aussi un modèle: il éduque d’abord par ce qu’il est, ce qu’il dit et ce qu’il fait, affirme Mme Robert. Dans sa manière de vivre, d’être bien, d’avoir de la peine, de s’habiller, de se comporter ou de se faire respecter, il transmet des messages à l’enfant. Ce dernier va analyser les situations futures à partir de ce qu’il connaît.»

Et nul besoin d’insister. On peut laisser traîner un livre ou dire à l’enfant: «Sache que je suis là si tu as besoin d’en parler.» Il faut se rappeler notre histoire et la partager avec nos enfants. «Les enfants adorent les histoires vraies et le message que ça laisse. Derrière mon père, ma mère, se disent-ils, il y a un gars, une fille, et ils sont capables de comprendre ce que je vis.»

En jasant avec les enfants, on utilise les mots justes, clairs et valorisants. Ce qui ne veut pas dire d’éliminer tous les petits mots poétiques. «L’important, c’est d’employer les vrais mots dans nos conversations et d’utiliser le même langage pour bien se comprendre. Le pire, ce sont les mots dévalorisants. Le langage vient illuminer l’estime de soi ou l’assombrir, selon la façon dont on nomme ce qui appartient à notre sexe.»

En terminant, Mme Robert insiste sur un point: «Avec les nouveaux médias, les enfants sont exposés à plein de messages souvent négatifs et il est essentiel de rivaliser avec ces messages. Nous devons leur proposer des images saines de la sexualité. Plus ils seront informés, plus ils pourront faire face à ce à quoi seront éventuellement exposés, et meilleure sera leur santé sexuelle!»

jocelynerobert.com

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