Déménagement du 1er juillet: des milliers de tonnes d’objets gaspillés
Le 20 juin dernier, plus de 80 m³ d’appareils électroniques, d’objets divers et de vêtements ont été récupérés dans 13 arrondissements de Montréal. Quelque 450 personnes se sont déplacées dans les 20 sites de collectes pour l’opération «Déménagement» organisée par le Regroupement des écoquartiers de Montréal.
Pourtant, matelas, meubles en tout genre ou encore téléviseur s’entassent au bord des rues, depuis quelques jours. D’ailleurs, en 2012, la Ville de Montréal estimait que 60 000 tonnes d’ordures ménagères, d’encombrants et de résidus de construction, rénovation et démolition résidentiels, étaient ramassées par les collectes de juillet.
Or, plusieurs de ces objets laissés pour compte peuvent resservir, avant de finir au fond de la poubelle.
«Nous avons la volonté de renouveler l’expérience, explique Simon Octeau, adjoint à la direction du Regroupement. On pense qu’il y a moyen de faire mieux pour rejoindre plus de monde et récupérer davantage de choses.»
Chaque année, autour du 1er juillet, traditionnelle journée des déménagements, les différents écoquartiers de Montréal mettent en place des opérations de sensibilisation par le biais de leurs patrouilles vertes.
Cette année, plus de 5000 personnes ont été approchées dans la métropole dans les deux dernières semaines de juin.
D’autres équipements seront également mobilisés le jour J, comme dans Rosemont–La Petite-Patrie, par exemple.
«On explique aux gens les lieux de dépôts, comme les écocentres, mais aussi les programmes qui permettent de recycler. On voit en ce moment qu’il y a encore beaucoup de dépôts dans les rues. Il y a donc besoin de sensibilisation, mais il y a une écoute de la population», estime Matthias Verde, coordonnateur de l’écoquartier Rosemont–La Petite-Patrie.
Des dons en augmentation
Deux partenaires ont bénéficié de la collecte du 20 juin. L’Association pour le recyclage des produits électronique et Renaissance.
Pour l’organisme d’aide à la réinsertion, cette période est l’une des plus importantes de l’année. «Nous recevons des milliers de dons en quelques jours, indique Pierre Legault, fondateur et directeur général de Renaissance. Nous avons connu une augmentation de 40% en 2013 et en 2014 pour le 1er juillet. Nous devrions probablement connaître la même progression cette année.»
L’organisme, qui fête son 20e anniversaire cette année compte «pas loin d’un demi-million de donateurs», selon son fondateur.
Avec les dons récoltés, Renaissance s’autofinance à hauteur de 83%, le reste étant comblé par une subvention d’Emploi-Québec. Toutefois, M. Legault ne tient pas à dévoiler son chiffre d’affaires, mais indique que le budget annuel se chiffre à «plusieurs millions de dollars».
Depuis sa création, quelque 3300 personnes ont pu retourner sur le marché du travail, au moyen de l’organisme.