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Partout dans le monde, l’austérité fait mal à l’éducation

Photo: Gabriel Castro-IEAL/Collaboration spéciale

Alors que se terminait dimanche le 7e congrès de l’Internationale de l’Éducation à Ottawa, un constat s’est imposé: les politiques d’austérité touchent les systèmes d’éducation de presque tous les pays.

Réunis pendant une semaine, les quelque 2000 délégués de 400 organisations syndicales du monde de l’éducation ont pu entendre des témoignages provenant de près de 170 pays.

«Partout dans le monde, l’austérité réduit la qualité de l’éducation. On travaille à créer un équilibre financier, mais trop souvent, malheureusement, au détriment de l’équilibre social, lance Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui a participé au congrès. Il n’y a presque pas de pays que ça ne touche pas.»

Un point de vue que partage la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, qui était elle aussi de la partie. «Ces politiques sévissent dans presque tous les pays du monde, parfois plus durement que chez nous, il faut se le dire, et elles affectent de façon cruciale l’éducation», a-t-elle affirmé.

Cette dernière raconte avoir eu un sentiment de familiarité en entendant le témoignage d’une délégation du Portugal. «J’avais l’impression d’entendre ce qui se dessine chez nous: [revoir] les ratios maître-élèves, [effectuer] des coupes du côté des professionnels de l’éducation, [augmenter] la tâche des enseignants…» raconte-t-elle.

«On voit qu’il y a, dans tous les pays, le même phénomène. Au nom de l’équilibre budgétaire et de l’austérité, on voit ce à quoi l’éducation a droit au chapitre des coupes et des compressions.» – Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

D’après Mme Senneville, les compressions qui ont lieu dans les systèmes d’éducation des pays occidentaux ne sont guère une surprise. «On l’a vu venir, parce que ça fait plusieurs années qu’on entend les pays africains nous dire: ‘‘Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), quand ils nous prêtent de l’argent, c’est conditionnel [à] réduire le poids de l’État, et ça a amené beaucoup, beaucoup de jeunes vers les écoles privées’’», illustre-t-elle.

Mme Chabot relate que certains représentants de pays en voie de développement étaient choqués d’apprendre que des pays comme le Canada coupent dans l’éducation. «Si on affaiblit les pays qui ont fait le plus d’avancées, pour ceux qui se battent pour atteindre ce que nous avons, c’est assez inquiétant», juge-t-elle.

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