Des frênes ravagés par l’agrile transformés en mobilier urbain
Dès le printemps prochain, les passants qui déambuleront sur la rue Masson et le boulevard Saint-Laurent, dans Rosemont–La Petite-Patrie, pourront s’asseoir sur des bancs réalisés avec des frênes ravagés par l’agrile. Un budget de plus de 35 000$ a été consacré par l’arrondissement à ce projet.
Au total, plus d’une centaine de frênes abattus en raison de la présence d’agrile pourront bénéficier d’une deuxième vie.
Plus de 50 pièces de mobilier urbain – bancs et bacs à fleurs – seront installées au mois d’avril prochain sur deux artères achalandées de l’arrondissement.
«On voulait trouver un moyen d’ajouter du mobilier urbain sur nos rues commerciales autrement qu’avec des bancs traditionnels et dans le même temps, on cherchait une façon de valoriser le bois de frêne», explique le maire, François Croteau.
Le projet, soutenu par le Jour de la Terre Québec, a été conçu par des jeunes de 16 à 30 ans, éloignés du marché du travail, qui participent au programme Écolo-Boulot du Groupe information travail.
«On est allé voir sur le terrain l’espace disponible sur le trottoir. On voulait conserver un aspect naturel et massif du bois. Ce type de projet contribue au développement de l’estime des jeunes et à leur sentiment d’appartenance à la communauté, deux critères essentiels à la réinsertion sociale et professionnelle», souligne le coordonnateur d’Écolo-Boulot, Guillaume Veilleux.
Chasser l’agrile
Les frênes abattus sont actuellement entreposés au parc Maisonneuve où ils sont traités.
En effet, avant la transformation en mobilier, une épaisseur de deux centimètres est retirée de chaque tronc pour s’assurer d’enlever toute présence d’agrile. Les écorces sont ensuite réduites en copeaux. Quant aux billots restants, ils sont débités en grosses planches, à l’aide d’une scierie mobile, et seront prochainement transportés dans les ateliers d’Écolo-Boulot, situés dans l’arrondissement.
Outre les bancs et les bacs à fleurs, d’autres types de mobilier sont également à l’étude, comme des terrasses.
«C’est envisagé. Mais le problème est le séchage, car il faut laisser reposer le bois pour faire du mobilier plus sophistiqué», confirme M. Croteau.
En plus de valoriser le bois de frêne en le transformant en mobilier, un grand nombre de pas japonais seront donnés aux comités de ruelles vertes qui pourront les utiliser pour réaliser du pavement.
Pour leur part, les copeaux de bois pourront être utilisés à des fins de compostage, de culture de champignons ou encore de décoration dans les carrés d’arbre et les jardins de rue aménagés par les résidents.
Le maire Croteau indique également que le projet pourra éventuellement s’étendre aux autres zones commerciales telles les rues Saint-Hubert et Beaubien, une fois les travaux terminés sur ces deux artères.
Rappelons qu’en 2015, 3 000 frênes ont été traités dans l’arrondissement et quelque 1000 arbres ont été plantés.