Cité historia en faillite
L’organisme qui animait depuis 15 ans le site des Moulins dans le parc-nature de la Visitation à Ahuntsic, Cité historia, s’est placé sous la protection de la loi sur les créanciers. À l’approche de la saison estivale, la Ville de Montréal est à la recherche d’une solution transitoire pour maintenir les activités dans les installations industrielles datant du début du 18e siècle. Le conseil d’administration de l’association est arrivé à cette conclusion le 23 février après avoir été incapable d’éponger le déficit de plus de 200 000$.
«La faillite avait été évoquée à la fin des activités. Dès lors, on a discuté des scénarios pour trouver un moyen de renflouer les caisses», a indiqué Lorraine Pagé, conseillère du Sault-au-Récollet.
Le syndic du cabinet Raymond Chabot intervient quatre mois après la fermeture saisonnière des bureaux. À l’époque, la mise à pied des cinq employés ainsi que la démission du directeur, Michel Le Coester, avait laissé planer un doute sur la survie de Cité historia.
Transition
Pour Mme Pagé, il n’est pas question de fermer le site historique des Moulins. Elle soutient qu’il faut maintenir au moins les visites au musée et assurer les camps de jour cet été. «La Direction des grands parcs explore la possibilité de trouver un organisme capable de maintenir les animations, même de manière transitoire», indique-t-elle.
Réal Ménard, responsable des grands parcs au comité exécutif de la ville de Montréal se veut très rassurant à ce sujet. «On a bon espoir de trouver des ressources pour maintenir le musée de la maison du pressoir ouvert, soit par le recrutement individuel d’animateurs ou en recourant au service d’un organisme local», dit-il.
Depuis 2001, Cité historia gérait l’animation culturel du site qui est propriété de la Ville. Un musée, appelé Maison du pressoir, était également sous sa gouverne. Une exposition permanente y a été inaugurée en mai. L’organisme avait aussi la responsabilité du bistro au sous-sol de la Maison du meunier sur la rivière des Prairies, une de ses sources de revenus.
«Nous recherchons un OBNL locale capable de proposer une offre de restauration intéressante, mais ce n’est pas encore tout attaché», affirme M. Ménard. Cité historia était également un partenaire important de l’arrondissement pour le développement du parcours Gouin, l’aménagement récréotouristique sur les berges de la rivière des Prairies.
La Ville a annoncé un de 1,7 M$ pour des travaux de restaurations majeures et de mise en valeur du site des Moulins. Les travaux devraient d’ailleurs être lancés dans les prochaines semaines.
Un lourd passif
Le total du passif de Cité historia est évalué à plus de 180 000$ composé du total de ses créances. Son actif est estimé à 29 000$, constitué des artefacts de l’exposition permanente et d’objets de collections ainsi que de l’équipement de machinerie évalué à 2000$.
L’organisme a une dette de plus de 95 000$ contractée auprès de la caisse Desjardins. Il doit aussi 50 000$ à Revenu Québec et près de 6000$ à Hydro-Québec, 8000$ en frais d’avocats entre autres. Il n’a pas payé également une facture de 1371 $ à la Société des alcools du Québec.