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Sans mots… and some words

Photo: Chantal Levesque/Métro

Orlando. Une cinquantaine de morts. Habituellement, quand survient pareille tragédie, je consacre ma chronique à l’événement. Parce qu’il le faut. Mais aujourd’hui, ça n’arrivera pas. À force de réagir à autant d’écœuranteries en si peu de temps, ma pompe à analyses est brûlée.

Quand l’horreur se réécrit sans cesse et se conjugue de plus en plus au futur, vient que le verbe nous échappe. Aujourd’hui, si vous le permettez, je solliciterai une rare dispense : pour Orlando, je demeurerai sans mots.

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Les touristes adorent venir à Montréal. Enfin, c’est ce qu’ils nous répètent sans se faire prier. Ils disent trouver ici ce petit côté «frenchy» vachement cool qui nous rend si unique sur cette terre d’Amérique. «With this kind of joie-de-vivre»…
Avec le lancement des FrancoFolies, l’été en ville vient de débuter officiellement et la visite a d’ailleurs commencé à rester à coucher pour une couple de soirs. Pas de problème avec ça, on est du genre bien accommodant. Et ça peut même aller plus loin que prévu…

Parlant de FrancoFolies, je ne vous cacherai pas que j’ai ressenti un certain agacement avec la présence – même partielle – de l’anglais lors de la soirée d’ouverture, de jeudi dernier. Oui, je sais : le hip-hop, l’époque, la nouvelle réalité démographique, etc. N’allez surtout pas croire que je sois devenu un intégriste de la langue qui arbore fièrement sa ceinture fléchée à clous en plein été – bien loin de là, sauf que…

Sauf que, si ton événement porte le nom de Franco-Folies, me semble que tu dois être tenu de respecter une certaine licence. Surtout quand, il y a de cela 28 ans, tu as fait le noble choix de consacrer un événement à la chanson française parce qu’il y avait déjà péril en la demeure.

Ce n’était pas la première fois qu’on chantait en anglais aux FrancoFolies de Montréal. Sauf que, quand c’est arrivé, ce sont les artistes qui assumaient totalement leurs propres choix. Là, quand j’ai entendu l’organisation justifier – donc, endosser – le procédé, ça m’a comme fait un petit quelque chose. Si ce festival s’appelait le Festival de la chanson pop de Montréal, le présent problème n’en serait pas un. Là, on ne peut l’ignorer.

On pourra bien sûr invoquer la mesure exceptionnelle, le contexte, l’émergence d’une autre réalité, ça n’empêchera pas que l’addition de ces exceptions finira éventuellement par faire office de rouleau compresseur.

Il est d’ailleurs en plein là le problème : quand on en appelle à la règle de l’exception. Immanquablement couplée au fameux «faut quand même pas charrier». Le genre d’exception qui fait que, pas plus tard que la semaine dernière, mon chum André a reçu un sondage de satisfaction de la Place des Arts rédigé uniquement en anglais après avoir acheté des billets en ligne. Une erreur, bien entendu… Au même moment – tu parles d’un adon –, la caissière de la Banque de Montréal me remettait un Customer snapshot rédigé dans la langue de Wall Street quand je lui ai demandé le solde de mon compte. Même si je venais de converser en français avec elle tout au long de ma transaction au comptoir. Une autre erreur, j’imagine…

La pile de petites exceptions grandit.

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Je n’ai absolument pas vu venir le départ de Bernard Drainville de la vie politique. J’imagine que je devais penser à autre chose…

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