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Marché Jean-Talon : producteurs ou revendeurs ?

Beauchemin Philippe - TC Media
Tomates, fraises, champignons, oignons; en cette période estivale, les étalages des producteurs présents au marché Jean-Talon sont pleins de fruits et légumes provenant de leurs champs. Ah oui, vraiment? Il semble plutôt que certains maraîchers du plus grand marché public à ciel ouvert en Amérique du Nord s’approvisionnent chez des grossistes et chez certains cultivateurs de l’extérieur du grand Montréal.

En questionnant les producteurs sur la provenance de leurs produits, la plupart sont précis et clairs. Mais certains hésitent avant de répondre et  d’autres restent vagues.  « Ça vient d’un cultivateur voisin de chez nous » et « Ça provient d’un grossiste à Laval » sont deux phrases qu’on entendra souvent lors de notre passage, au milieu de la semaine dernière.

Certes, la plupart des producteurs-marchands mettent à l’avant-scène les produits émanant de leurs récoltes; leur place au marché dépend justement de cette production sélective.

Par contre, pour les autres fruits et légumes qu’ils vendent aux clients du marché, rien ne les oblige à les avoir cultivés eux-mêmes.

« Oui, c’est vrai que certains producteurs, pour toutes sortes de raisons, vont varier leurs éventails de fruits et légumes en allant s’approvisionner chez des cultivateurs voisins, ou encore chez des grossistes. Il faut comprendre que ce sont des entrepreneurs et que pour offrir des produits frais à longueur d’année, il faut faire affaires avec les revendeurs. Mais en cette période estivale, évidemment, on favorise les produits locaux, d’ici », laisse savoir le directeur par intérim des communications à la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal, Jean Gagnon-Doré.

Avec ces achats chez des grossistes, comment s’assurer que les produits vendus sont véritablement des produits locaux? À cette question M. Doré répond : « Il faut se fier à la parole des gens. Le contrôle n’est pas absolu. C’est pourquoi on invite les clients à toujours demander d’où proviennent les produits qu’ils achètent. On a aussi des inspecteurs. Mais on manque de ressources. D’ailleurs, si le MAPAQ (le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec) veut envoyer des inspecteurs faire des vérifications ponctuelles surprises, on ne serait pas contre. Ça rassurerait tout le monde. »

Pas toujours locaux, les fruits et légumes

Les petites pancartes avec le logo de la fleur de lys, annonçant des produits du Québec, sont effectivement nombreuses. Par contre, celles avec un petit avion, indiquant les fruits et légumes provenant de l’extérieur de la province, sont également très présentes au marché Jean-Talon.

Pour M. Doré, il est normal d’avoir des produits étrangers, même en pleine saison estivale. « Les marchés publics offrent des produits provenant de partout, pour ainsi répondre à la demande des consommateurs. On ne va pas interdire des produits populaires, comme la pêche de l’Ontario, parce qu’ils ne proviennent pas du Québec. Par contre, on demande aux marchands qui ont des produits de l’extérieur de bien identifier la provenance. On ne peut pas cependant les obliger à le faire et certains refusent, mais la plupart comprennent l’importance de l’affichage»

Au total, il y a 130 membres au marché Jean-Talon, dont 80 sont des maraîchers détenteurs de la carte des producteurs agricoles du Québec. On y retrouve également une dizaine de producteurs horticoles (fleurs et plantes), une vingtaine d’artisans transformateurs, et 16 revendeurs.

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