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Des antennes cellulaires indésirables à L’Île-des-Soeurs

Photo: IDS/Verdun Hebdo - Sophie Poisson

Des locataires de la rue Corot, à L’Île-des-Sœurs, préparent un recours collectif. Ils sont inquiets pour leur santé depuis que de nouvelles antennes du groupe de télécommunications Rogers ont été placées, en octobre, sur le toit de leur immeuble appartenant à Structures Métropolitaines (SMI). Le dernier rapport de l’arrondissement leur donne raison.

Ils sont plusieurs à ressentir différents symptômes comme des tremblements, des éruptions cutanées, ou encore étourdissements.

«Ma fille de sept ans et demi, qui était en pleine santé, a depuis commencé à avoir des maux de tête et des nausées, raconte Salim Elhajji. De mon côté, je fais aussi des insomnies et ces derniers temps, je suis facilement irritable. Ça a des répercussions sur toute la famille.»

Les installations génèrent beaucoup de bruit. «Ce sont des câbles pour tenir les travailleurs qui tapent contre la structure lorsqu’il vente. Et du vent, on en a tout le temps puisqu’on est sur le bord de l’eau», souligne un voisin, Luc Lacoursière.

À la suite d’une plainte de Michelle Daines à Santé Canada, SMI a été contraint de réaliser une étude, en décembre. La conclusion de la firme indépendante Yves R. Hamel et associés assure que les équipements sont conformes aux normes.

Rogers et SMI confirment être en deçà des niveaux d’exposition maximaux établis par Santé Canada.

Insatisfaite, l’Insulaire a engagé deux étudiants de l’Université McGill pour faire une étude comparative, le lendemain, avec les mêmes mesures. «Le taux de radiofréquence va jusqu’à un million de mégas hertz et non 100 000, comme SMI l’indique», assure-t-elle.

Sa voisine, Josée Lacourcière, a pris des photos qui expliqueraient la différence de résultats. «Ils ont redistribué les antennes parce que les gens se plaignaient et ils en ont enlevé avant de faire leur étude. Ils l’ont fait parce qu’ils savent que les effets sont trop élevés, j’imagine. Ça, c’est ma supposition, mais pourquoi on enlèverait cinq antennes pour les remettre après», s’interroge-t-elle.

Le député fédéral Marc Miller a été interpelé sur le sujet. «S’il y a une quelconque preuve qui m’est présentée et qui me semble rationnelle, évidemment je vais faire un suivi.»

Effets
Mme Daines a passé un CT-scan pour suivre l’évolution de sa santé et Mme Lacourcière verra un neurologue en février. Inquiète des effets des ondes émises, elle a commencé à faire de la sensibilisation dans le quartier.

«Les antennes émettent des ondes jusque 500 mètres. C’est tout petit L’Île-des-Sœurs, donc ça va jusqu’aux écoles et c’est beaucoup plus violent pour les enfants dont les cerveaux sont en devenir», prévient-elle.

Mme Lacourcière a aussi fait un séjour de quelques semaines aux États-Unis et prévoie y retourner pour limiter son exposition.

L’insulaire souhaite par contre conserver son logement, dont la vue sur le fleuve est imprenable et dont l’immeuble conçu par l’architecte Ludwig Mies van der Rohe est considéré comme «patrimonial cité».

Installations
Il n’y aurait pas eu de nouvelles installations, mais plutôt un remplacement d’antennes pour des plus récentes, selon le directeur d’exploitation de SMI, Ronald Lapierre, précisant que tous les résidents de l’immeuble ont été avisés par courriel des travaux.

L’arrondissement de Verdun a délivré un permis en 6 juin 2011 permettant l’installation de 22 antennes de télécommunications. Mais à la suite des plaintes des locataires, une inspection faite le 28 janvier laisse penser que des changements ont été apportés. Un avis d’infraction devrait être remis d’ici la fin de la semaine.

Il s’agit d’une récidive puisque la compagnie avait déjà été prise en défaut en 2016.

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