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Bientôt plus d’information internationale dans les médias québécois

Sous-représentée dans les pages des journaux québécois, l’information internationale pourrait revenir en force dans les prochaines années. Le Fonds québécois en journalisme international (FQJI), lancé jeudi à Montréal en marge du World Press Photo, permettra de financer de 20 à 30 grands reportages par an, signés par des reporters d’ici.

Grâce au fonds, il sera possible de recevoir du financement pour le déplacement, le logement et les dépenses quotidiennes sur le terrain. L’objectif est d’encourager les journalistes québécois à rapporter des nouvelles originales de l’étranger.

Parent pauvre de l’information au Québec, l’actualité internationale est davantage couverte par des agences de presse, comme l’Agence France-Presse ou Reuters. Souvent mises de côté par les médias d’ici sous prétexte qu’elles n’intéressent pas les lecteurs, les nouvelles internationales ont pourtant leur place dans les journaux, affirment les trois journalistes initiateurs du FQJI, Laura-Julie Perreault, Guillaume Lavallée et Jean-Frédéric Légaré-Tremblay.

«Malheureusement, même si les informations des agences de presse sont qualité, elles ne peuvent pas nous offrir un regard québécois, a expliqué Jean-Frédéric Légaré-Tremblay, qui a notamment écrit pour Radio-Canada, Le Devoir et L’Actualité. Quand nos reporters d’ici partent à l’étranger, ils parlent avec leur style, leur langage et ils ont des questions propres à la société québécoise, à nos intérêts et à nos problématiques.» Avec Laura-Julie Perreault, journaliste international à La Presse, et Guillaume Lavallée, qui travaille aujourd’hui à Paris pour l’Agence France-Presse, ils ont travaillé pendant près de deux ans afin d’aller chercher 75 000$, qui seront répartis annuellement dans plusieurs bourses de 500$ à 9000$.

Guillaume Lavallée, également ancien reporter au Pakistan et au Soudan, est sûr de voir chaque semaine, dans les médias d’ici, des articles financés par le fonds.

«On a un premier appel de candidatures jusqu’au 15 octobre. Ça veut dire que dès le mois d’octobre, le jury va se pencher sur les premiers dossiers, et d’ici la fin de l’année, les journalistes vont partir sur le terrain», s’est-il réjoui.

Neuf organismes privés et parapublics ont financé ce fonds, mais les gouvernements fédéraux et provinciaux n’y ont pas participé. Les trois initiateurs du FQJI aimeraient justement que les deux ordres de gouvernements encouragent le journalisme international.

«On n’a pas eu de retours clairs, ils ne nous ont pas dit non, mais pas oui non plus. On ne lâche pas le morceau et on continue d’espérer que les pouvoirs publics embarquent dans ce projet pour la santé démocratique du Québec. Ce serait des partenaires indispensables pour cette initiative», a indiqué Jean-Frédéric Légaré-Tremblay.

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