Longueuil: des déplacements en bus difficiles pour les personnes aveugles
Un organisme de défenses des droits des personnes malvoyantes déplore que les déplacements de ses membres en transport en commun soient ardus sur la Rive-Sud en raison de l’absence d’annonces verbales des arrêts dans les autobus du Réseau de transport de Longueuil (RTL).
Depuis deux ans, l’ensemble les quelque 1800 bus de la Société de transport de Montréal (STM) disposent d’un affichage visuel et sonore indiquant le prochain arrêt, une technologie qui s’inscrit dans le projet iBUS de géolocalisation en temps réel de la flotte de la STM.
L’annonce verbale des arrêts est toutefois absente des 475 autobus du RTL, venant compliquer les déplacements des personnes ayant une déficience visuelle qui optent pour ce mode de transport.
«Ça rend les déplacements plus difficiles parce qu’on ne sait pas du tout où on est rendus. Souvent, on demande au chauffeur de nous aviser quand on va être rendus à tel coin de rue, mais malheureusement, ça arrive trop souvent qu’il nous oublie», a souligné à Métro la directrice générale du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM), Pascale Dussault.
Ainsi, des clients du RTL avec des problèmes de vision débarquent souvent de l’autobus plus loin que l’arrêt espéré. «Ça devient difficile de se retrouver», a expliqué Mme Dussault, qui utilise régulièrement le transport en commun pour se déplacer à Longueuil.
À Laval, un système d’affichage sonore et visuel des arrêts a été installé dans 285 des 317 autobus de la flotte au cours des dernières années. «D’ici la fin de l’année, ce sera le cas pour l’ensemble des véhicules», a par ailleurs confirmé à Métro la porte-parole de la Société de transport de Laval, Estelle Lacroix.
La directrice générale du RAAMM se questionne sur les raisons pour lesquelles Longueuil n’a toujours pas muni sa flotte d’autobus de cette technologie, contrairement à d’autres sociétés de transport. «C’est étonnant, surtout qu’en 2019, ce n’est pas quelque chose de très difficile à faire. En plus, ce serait bénéfique pour tout le monde», estime Mme Dussault.
«Il faut faire beaucoup de revendications. Il faut écrire des lettres et revendiquer et à un moment donné, on va l’avoir.» -Josée Boyer, agente de développement et de communication au Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain.
Étude en cours
Le RTL a indiqué à Métro qu’il étudiera «durant les prochains mois» la possibilité d’intégrer l’annonce verbale des arrêts dans sa flotte d’autobus.
«C’est dans nos plans, du moins, de vraiment l’étudier et de voir si c’est quelque chose qu’on peut mettre en avant», a affirmé la porte-parole du RTL, Alicia Lymburner. Elle a ajouté qu’un partenariat a été réalisé en ce sens avec l’organisme de transport exo, qui gère les six lignes de train de banlieue du Grand Montréal et un vaste réseau de bus, «dans une optique d’efficience budgétaire».
«Ce ne sont pas tous nos autobus qui ont un système de haut-parleurs et des micros, loin de là. Il faut donc évaluer les coûts que ça représenterait de munir toute notre flotte avec ça», a-t-elle expliqué.
Le RAAMM, pour sa part, entend militer jusqu’à ce que l’ensemble de la flotte d’autobus du RTL soit munie d’un système d’annonce vocale des arrêts. L’organisme espère par ailleurs que ses membres auront l’occasion de tester cette technologie avant qu’elle ne soit ajoutée aux autobus afin de vérifier si celle-ci répond aux besoins des personnes ayant des problèmes de vision.