Marché public de Lachine: un commerce d’antan
Ce n’est pas d’hier que le Messager Lachine & Dorval parle de projets immobiliers. Le Marché public de Lachine en est un excellent exemple. La version actuelle est le résultat d’un siècle de transformations qui ont fait l’objet de reportages.
Initialement sitiué à l’endroit actuel de l’hôtel de ville, un premier incendie en 1866 a privé les Lachinois des services du marché pendant une quarantaine d’années. C’est en décembre 1908 que l’ancien marché du boulevard Saint-Joseph est relocalisé et reconstruit selon les plans de l’architecte Dalbé Viau.
Un investissement de 25 000$ a permis de faire l’acquisition du terrain entre les 17e et 19e Avenues et les rues Notre-Dame et Piché, puis d’achever les travaux l’année suivante.
«On y vendait surtout des produits de la ferme et de la volaille pour la clientèle d’ici», indique André Robichaud, membre fondateur de la Société d’histoire de Lachine.
Vingt ans plus tard, en octobre 1929, un nouvel incendie détruit le marché, forçant les élus de la l’ancienne cité à décider du sort du bâtiment. Dans la même semaine, le Messager de Lachine fait mention des soumissions demandées pour la démolition du marché et de la récupération des matériaux.
Rebâtir le marché
Le conseil de ville précise lors d’une séance publique que la valeur de la bâtisse incendiée avait chuté d’environ 50% après les dégâts. Jugeant du même coup l’emplacement trop petit, il est convenu qu’il serait plus avantageux de démolir puis d’agrandir l’espace avant de rebâtir.
«Il est résolu que la partie de ladite bâtisse du marché restant debout soit démolie et la place défrayée», peut-on lire dans un extrait de procès-verbal retranscrit par l’auteur lachinois André Gélinas.
Les baux qui étaient alors actifs ont été résiliés puis une soumission de Louis Pinoul a été acceptée au coût de 275$ pour la mise en pièce du bâtiment. Une toiture a été ajoutée à la nouvelle construction pour protéger les cultivateurs des intempéries.
Monopole
Par ailleurs, un petit restaurant pourvu d’une salle d’attente a été construit au début des années 1930 pour les fermiers qui venaient vendre leurs produits. Celui-ci servait aussi de terminus d’autobus.
«Jusqu’aux années 1950 et 1960, les gens de LaSalle et de l’Ouest-de-l’Île venaient aussi y faire leurs courses, ajoute M. Robichaud. C’était la campagne. Le marché était l’un des seuls dans les alentours.»
Avec le développement des banlieues environnantes, la clientèle a décliné et le marché a tranquillement perdu son monopole. Le petit restaurant deviendra un café au début des années 1980 pour être transformé en café terrasse en 2003.
Aujourd’hui, le Marché public de Lachine est ouvert à l’année. On y retrouve l’épicerie urbaine Station Angus, des produits d’horticulture chez Lory Fleurs, aux Jardins Beaudin et chez Suzanne Ménard.