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Le verdissement des villes améliore la santé des citoyens, rapportent des experts

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Photo: Collaboration spéciale avec GRAME

Plus d’un millier de médecins, de professionnels de la santé et d’organismes du Québec exhortent le gouvernement à investir massivement dans le verdissement urbain afin de faire baisser la facture collective des coûts en santé.

Ils étaient de nombreux experts rassemblés au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), jeudi, pour demander la création d’un fonds annuel de 170 M$ dans le cadre de ce projet.

Cette somme représenterait l’équivalent de 1% des investissements annuels en infrastructures dans la province.

«Le verdissement, ce n’est pas une entreprise “bisounours”», a lancé à la blague le docteur Alain Poirier, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive.

Dès impacts tout au long de la vie

Celui-ci a poursuivi en soulignant l’impact de l’environnement sur la santé des humains tout au long de leur vie, et ce, dès leur naissance.

C’est ce que semble démontrer le fleuve de statistiques présenté par l’organisme Ça marche Doc!, à l’origine de l’initiative.

En général, le verdissement urbain permettrait de diminuer de 9% le risque de maladie cardiovasculaire, selon le Dr Poirier.

Si l’on parvenait à atteindre un indice de canopée de 40% dans les métropoles, on pourrait réduire d’environ 39% la prévalence du stress, de 10% la mortalité respiratoire, de 13% la mortalité par cancer et de 10% à 20% la mortalité générale prématurée.

L’apport de la nature en ville aurait aussi des effets positifs sur le diabète, l’hypertension artérielle, l’embonpoint, l’asthme, la dépression et l’autisme, rapportent les données compilées au travers de nombreuses recherches.

«Un simple 4% de réduction de prévalence [de ces maladies] épargnerait 1 G$ en coûts de santé annuels», a affirmé Jérôme Dupras, professeur et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économique écologique à l’Université du Québec en Outaouais.

Selon lui, les Québécois déboursent collectivement 26 G$ en santé pour des maladies que l’on peut prévenir.

Impact des changements climatiques

Pour la docteure Claudel Pétrin-Desrosiers, la crise des changements climatiques en est aussi une du domaine de la santé.

«Il s’agit de la plus grande menace pour nos patients. Prenons par exemple les 86 décès liés aux fortes chaleurs en 2019 à Montréal, ou les 3800 décès causés par des polluants atmosphériques chaque année au Québec», a insisté la présidente de l’Association québécoise des médecins en environnement.

Par ailleurs, une étude publiée en 2019 par une chercheure de l’Université Concordia démontre que les îlots de chaleur affectent surtout les quartiers les plus défavorisés, où le manque d’espaces verts a des répercussions sur la qualité de vie des citoyens.

Pour sa part, le président-directeur général du CHUM, Fabrice Brunet, a souligné l’importance de travailler en amont pour combattre les maladies, mais aussi de pousser la recherche dans le secteur de l’impact du verdissement sur la santé.

Déjà, d’ici 2025, la Ville s’est engagée à faire passer le taux de canopée sur le territoire de l’île de Montréal de 20 à 25%.

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