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En temps de COVID-19, mieux vaut utiliser un contenant réutilisable

Des gobelets à usage unique
Lorsqu’une personne apporte ses propres contenants, elle est la seule à les avoir manipulés. Photo: Mélissa de La Fontaine/Coopérative Incita

Utiliser un contenant réutilisable serait plus sécuritaire en temps de COVID-19. C’est ce qu’indique un guide révisé par la Direction régionale de la santé publique de Montréal.

Un tel contenant peut être facilement débarrassé de toute trace de virus, lit-on dans le Guide. Un emballage à usage unique, lui, pourrait avoir été manipulé par plusieurs personnes tout au long du processus.  

Les contenants réutilisables utilisés dans un commerce présentent donc un «double avantage». Celui d’être écologiques, mais également… sécuritaires. 

Tourner la COVID-19 à son avantage

Face à la recrudescence du tout-jetable durant la pandémie de COVID-19, des membres du milieu de la restauration et de l’environnement ont voulu tirer le positif d’un contexte difficile, comme l’explique à Métro Aurore Courtieux-Boinot de l’organisme aux solutions écoresponsables La vague. 

 «Oui, il y a un recul du réutilisable pendant la pandémie mais plutôt que de le voir comme un problème, on peut le voir comme un avantage», explique la spécialiste en économie circulaire et gestion des matières résiduelles. 

Le Guide rappelle ainsi que lorsqu’une personne apporte ses propres contenants, elle est la seule à les avoir manipulés.

«Si un commis doit toucher ses contenants, cette personne se retrouve dans l’obligation d’offrir un service respectant les règles de salubrité requises. Ainsi, les manipulations sont, une fois de plus, limitées», peut-on y lire. 

Pour le «take-out», Aurore Courtieux-Boinot conseille d’arriver avec son propre contenant réutilisable, présentant une large ouverture et d’enlever le couvercle soi-même. 

«De cette façon, c’est 95% du chemin qui est fait. L’idée bien sûr n’est pas d’aller chez n’importe qui avec n’importe quel contenant mais d’instaurer une collaboration entre les clients et les commerçants.» -Aurore Courtieux-Boinot

Des économies pour les Québécois

L’autre avantage, selon Mme Courtieux-Boinot, est que les investissements de départ des commerçants québécois seront rapidement compensés. En effet, les économies qu’ils réaliseront sur les achats récurrents d’objets à usage unique seront conséquentes.  

Elle fait le calcul: si un commerçant vend 50 consommations par jours ouvrables annuels (un peu plus de 300), cela représente 15 000 items. Selon ses produits, 15 000 fourchettes, couteaux, petites boîtes, gobelets, ou serviettes en papier. 

«Quand on sait que ces items coûtent entre 10 et 20 sous au commerçant, cela représente des milliers de dollars. Même pour un petit commerçant», assure-t-elle.  

Selon La vague, en augmentant sa dépendance au jetable, le commerce augmente aussi sa dépendance envers les fournisseurs externes.

«Ce qui peut rapidement devenir problématique en temps de crise», peut-on lire dans le Guide. 

À l’inverse, travailler avec les contenants du client ou des contenants consignés permettrait non seulement de réduire cette dépendance mais aussi les risques opérationnels.

«Beaucoup de gens sont prêts à vivre ce changement. Ils voient bien que la société telle qu’elle est, avec sa culture du tout-jetable n’est pas soutenable. En voyant leurs poubelles déborder durant la pandémie, ils ont eu une prise de conscience.» -Aurore Courtieux-Boinot

En prime: cultiver une certaine responsabilité sociale ainsi qu’une démarche environnementale augmenteraient la productivité et la rétention des employés. 

«Un avantage collatéral qui n’est pas négligeable en temps de crise», ajoute le Guide.  

Recul des pratiques d’achats en vrac

Notons que la COVID-19 a aussi eu des conséquences sur les commerçants du mouvement zéro déchet, dixit le Guide. 

On constate un recul des pratiques d’achats en vrac en raison de la crise sanitaire. Selon ce qu’indique un récent sondage de l’Observatoire de la consommation responsable (OCR). 

Si 46% des Québécois ont continué à acheter en vrac, 60,6% avaient peur que les règles sanitaires ne soient pas respectées. Et 32,8% consommaient davantage… de produits à usage unique.

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