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Verger Labonté, le Bio à tout prix

Photo: Gracieuseté

Malgré les conséquences sur sa récolte de cette année, le verger Labonté garde le cap afin d’obtenir sa certification biologique l’an prochain. Il mise sur de nouvelles activités pour compenser ces difficultés.

Le verger, qui était déjà biologique à 80%, a entamé le processus de trois ans pour être certifié biologique en 2019. Alors qu’au cours des deux dernières années, il tirait encore profit des produits utilisés jusqu’à 2018, ce n’est plus le cas cette année.

Un éclaircisseur chimique était auparavant utilisé au printemps afin de faire tomber les pommes de manière naturelle. Il indiquait également à l’arbre qu’il n’avait pas assez produit de pommes et qu’il pouvait en produire normalement l’année suivante.

Comme ce produit n’a pas été appliqué l’année dernière, les pommiers ont considéré qu’ils avaient produit trop de pommes l’année précédente. Le résultat: une récolte estimée à 60% de pertes de pommes.

«L’année passée, on a eu énormément de pommes et une sécheresse, explique la propriétaire Natalie Gervais. Comme on n’a pas appliqué le produit, l’arbre a enregistré qu’il avait trop de pommes et c’est ce qui explique les pertes importantes cette année.»

Insectes

L’impact de l’arrêt d’utilisation de produits non biologiques s’est également fait ressentir au niveau de la lutte contre les insectes.

«Plus qu’on avance dans les années, l’effet des produits qu’on a mis en 2018 ou 2019 et qu’on a arrêté de mettre en 2020 se fait de moins en moins sentir, continue Mme Gervais. Donc on se doit de trouver de nouvelles solutions.»

Si son verger n’était pas biologique, un composé organophosphoré aurait été utilisé afin d’éliminer efficacement le charançon de la prune, un insecte qui s’attaque aux pommes.

«En tant que société, on vise la rentabilité plus que le respect de la nature selon moi. On veut contribuer à notre façon à redonner à la terre avec la certification biologique.»


Nathalie Gervais

Très peu d’options s’offrent au verger Labonté du côté biologique pour s’y attaquer. Mme Gervais tente cependant d’innover.

«D’habitude, on mettait de l’argile pour protéger les pommes, mais cette année on veut innover en achetant des poules pour qu’elles se nourrissent de cet insecte, dit-elle. En plus, les poules vont nous donner de l’acti-sol et des œufs plus que naturels.»

Les changements climatiques ont également un impact sur le cycle des insectes. Quand les hivers sont plus froids, ils éliminent plus facilement certains insectes.

Philosophie

Malgré ces difficultés, le verger Labonté garde le cap afin d’être certifié biologique. Cette saison qui s’annonce plus difficile au niveau financier en vaudra la peine à long terme, selon la propriétaire.

«Maintenir ce qu’on faisait avant, soit à 80% bio, nous aurait permis d’avoir une belle rentabilité de pommes, avance-t-elle. Mais en même temps, on sent qu’on le doit à la nature de l’être à 100%.»

Mme Gervais compte également contribuer à l’avancement des connaissances en agriculture biologique en continuant de participer à des essais pour, notamment, le traitement des insectes.

Afin de compenser les pertes liées aux pommes, des activités supplémentaires seront proposées dans le labyrinthe et dans la forêt présente sur le site. Des concerts y auront également lieu. Les détails seront dévoilés au courant de l’été.

Pour l’instant, les employés du verger s’affairent à enlever des pommes de façon manuelle dans les arbres qui en ont, de mauvaises herbes sont retirées des champs et la lutte contre les insectes se poursuit. Du recrutement a également lieu afin de préparer l’ouverture du site au public le 5 août.

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