Soutenez

La COVID-19 a des impacts sur le développement des enfants

Photo de deux petits garçons.
Photo: 123RF

La pandémie de COVID-19 a des impacts sur le développement des enfants de 2 à 12 ans, qui sont notamment liés à la détérioration de la santé mentale des parents, révèle une nouvelle publication de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

L’INSPQ a recensé 14 études originales documentant les impacts de la pandémie de la COVID-19 sur le développement des enfants. 

Celles-ci proviennent de pays diversifiés, dont l’Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis, mais aucune n’a été réalisée au Canada. 

La presque totalité des questionnaires ont été remplis en ligne, par le parent ou le tuteur, sauf une seule étude qui a utilisé un questionnaire complété en ligne par l’enfant.

Problèmes de comportements internalisés et externalisés

Ces 14 études examinent presque exclusivement le domaine du développement social et affectif des enfants.

En se concentrant sur les problèmes de comportements internalisés et externalisés, elles émettent l’hypothèse qu’il puisse y avoir des effets à moyen ou long terme sur la santé mentale des enfants.

Les problèmes de comportements internalisés sont les difficultés émotionnelles comme la solitude, la dépression ou l’anxiété par exemple. Les problèmes de comportement externalisés sont liés à la conduite, à l’irritabilité et la mauvaise humeur, à l’hyperactivité/inattention, aux problèmes relationnels avec les pairs et à l’agressivité ou l’opposition.

Une majorité d’études rapportent une augmentation significative des problèmes de comportements internalisés et externalisés, comparativement à avant la pandémie. Toutefois, les résultats sont mitigés quant à un effet différencié selon le genre ou l’âge.

Certaines études montrent que les enfants d’âge préscolaire sont relativement plus touchés que les enfants plus âgés en ce qui concerne l’augmentation de l’hyperactivité ou de l’inattention, ainsi que des problèmes de conduite.

Les autres impacts répertoriés sont les difficultés d’autorégulation et d’adaptation, ainsi que les comportements de régression.

La santé mentale du parent, un facteur important

Par ailleurs, l’état de la santé mentale du parent de même que certaines caractéristiques sociodémographiques sont des facteurs associés à la présence de problèmes de comportements.

Il est bien démontré que les facteurs externes comme l’insécurité financière ou alimentaire influencent le bien-être ou le niveau de stress de la famille, et par conséquent, ont un rôle à jouer dans le développement des enfants. 

Cependant, un statut socio-économique élevé semble être un facteur de protection. D’autres éléments individuels ou liés aux habitudes de vie, par exemple l’utilisation des écrans, pourraient également influencer le développement. 

Limites

Dans sa synthèse rapide, l’INSPQ précise toutefois que certaines limites demeurent dans l’interprétation de ces résultats. 

Par exemple, on note une grande variabilité dans plusieurs aspects méthodologiques des études incluses, tel que l’âge des enfants, la période et le contexte de la collecte de données ainsi que les instruments de mesure – dont certains ne sont pas validés. 

De plus, le recrutement des participants s’est principalement effectué par des annonces sur les réseaux sociaux ou sur des sites web liés à la recherche scientifique ce qui pourrait induire un biais de sélection. 

Spécifions aussi qu’aucune des études identifiées n’utilise de devis randomisé et contrôlé. Il est donc impossible d’attribuer une relation de cause à effet entre la pandémie de COVID-19 et les impacts recensés.

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.