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La faillite, échec ou deuxième début?

Nathalya se retrouve au bord de l’abîme. Après avoir fait faillite une première fois, il y a sept ans, ses finances risquent à nouveau de s’écrouler. Elle se débat pour éviter une deuxième faillite.

Entendons-nous, faire faillite, ce n’est pas la fin du monde. Oui, c’est un constat d’échec, les conséquences sur le dossier de crédit sont sévères, mais c’est aussi une façon de tirer un trait sur son passé pour tenter de repartir du bon pied. Mais deux fois en sept ans…

L’histoire de Nathalya – ses déveines, ses angoisses, mais aussi ses espoirs – est présentée ce soir à Déficit Zéro. Sans être unique, son cas est particulier, ne serait-ce que parce qu’il montre qu’il faut éviter les jugements hâtifs à l’égard de personnes qui trébuchent parce qu’elles ont, à un moment donné dans leur vie, géré maladroitement leurs affaires sans être mal intentionnées.

Au Québec, en 2011, on a recensé 35 768 faillites personnelles, soit 55 pour 10 000 adultes. C’est un des ratios les plus élevés au Canada, après ceux de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Le montant d’endettement moyen était de 119 021 $.

Nathalya, elle, a été mal conseillée. En 2006, elle a déclaré faillite parce qu’elle était incapable de rembourser la somme astronomique de… 12 500 $. Pire, de ce montant, 11 000 $ étaient liés à ses prêts étudiants. Et le ministère de l’Éducation a refusé de l’en dégager – il en a le droit –, mais la démarche était alors trop avancée pour qu’elle puisse reculer. Dans les faits, elle a donc fait faillite pour un montant dérisoire de 1 500 $. Et elle a continué de traîner avec elle ses dettes d’études.

Nathalya, qui partage avec son ex la garde de ses trois enfants, semble pourtant bien outillée pour faire son chemin dans la vie : elle cumule deux baccalauréats, un en musique et l’autre en français, et elle travaille aussi comme massothérapeute, sur appel. Mais ses revenus sont irréguliers. Et ses dettes se sont empilées. Elle doit maintenant environ 30 000 $. Les créanciers s’impatientent.

Elle redoute aujourd’hui les stigmates qui résulteraient d’une deuxième faillite, pas tant pour elle que pour ses enfants. Et elle sait aussi que son accès au crédit, quel qu’il soit, serait sérieusement compromis pour une douzaine d’années, au moins : une première faillite entache un dossier de six à sept ans, une deuxième double cette période.

Qu’arrive-t-il en cas de faillite? La plupart des dettes sont effacées, même celles qui sont liées à une dette d’études… aujourd’hui. Ce n’était pas le cas en 2006. Mais celles qui découlent du non versement de pensions alimentaires, d’amendes, de pénalités, de fraudes ou d’autres situations irrégulières demeurent. Par contre, les dettes liées à l’impôt ou à la consommation sont rayées.

Nathalya n’est pas une dépensière insouciante. Elle tient une comptabilité serrée et fait preuve de débrouillardise pour joindre les deux bouts.

Elle va maintenant essayer de se sortir du pétrin sans faillir une deuxième fois, en allant consulter des gens qui sont en mesure de l’aider. Il lui faut trouver une option qui allège ses dettes tout en lui permettant de conserver une qualité de vie acceptable. Mais encore faut-il que les créanciers acquiescent, et c’est loin d’être gagné. Tout peut survenir. Elle va passer plusieurs semaines à attendre leur réponse, en se croisant les doigts et en continuant à travailler le plus fort possible. Son sort est en suspens.

La chance lui sourira-t-elle enfin?

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Pour en savoir plus sur la faillite :

Déficit Zéro
René Vézina donne un coup de pouce à des gens aux prises avec des problèmes financiers : mercredi à 19 h 30 à Télé-Québec.

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