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La COVID-19 entraîne une mort cellulaire comme le sida

Photo: iStock

Le virus de la COVID-19 entraînerait l’autodestruction des cellules du système immunitaire dont le rôle est justement de lutter contre l’infection. Ce processus de «suicide cellulaire» est semblable à ce qui se produit chez une personne atteinte du sida. C’est une équipe internationale codirigée par un professeur de l’Université Laval qui en a fait la découverte.

«Depuis le début de la pandémie, la COVID-19 a été présentée comme une maladie dont les effets se manifestaient principalement au niveau des poumons et de la réponse inflammatoire», explique Jérôme Estaquier, professeur et chercheur à l’Université Laval.

«Peu d’attention a été accordée au fait que les deux tiers des patients hospitalisés en raison de la COVID-19 présentent des taux anormalement bas de lymphocytes. Ces cellules jouent un rôle central dans la réponse immunitaire contre les infections», ajoute-t-il.

Ce processus de mort cellulaire, nommée apoptose, ressemble à celui qui se produit dans le sang des personnes infectées au VIH, explique le chercheur, qui étudie le VIH depuis près de 30 ans.

Le résultat est que, dans les deux maladies, les personnes infectées parviennent difficilement à monter une réponse immunitaire adéquate contre le virus.

Jérôme Estaquier, à propos des similitudes entre le virus de la COVID-19 et le VIH

Un moyen d’arrêter cette mort cellulaire?

Le chercheur Estaquier et son équipe se montrent optimistes quant à la possibilité de contrer le phénomène biologique destructeur. Dans des expériences menées in vitro, l’équipe est parvenue à réduire de 60% la mort cellulaire lorsqu’elle ajoute dans le sang une molécule appelée Q-VD.

Les chercheurs espèrent désormais démarrer une étude clinique pour tester l’efficacité de cet inhibiteur chez des personnes atteintes de la COVID-19.


Jérôme Estaquier est professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. Il est aussi chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, en France. L’autre codirecteur de l’étude est le professeur Pierre Corbeau, du CNRS-Université de Montpellier et du Centre hospitalier de Nîmes.

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