Variole du singe: pas de panique, dit la santé publique de Montréal
Alors que Montréal compte 17 cas suspects de varioles du singe, en ce moment sous surveillance, la directrice régionale de la santé publique de Montréal, Dre Mylène Drouin, a tenu à rassurer la population.
Devant les journalistes rassemblés jeudi, la Dre Drouin souligne que le virus n’est pas facilement transmissible. «Cela prend des contacts étroits. Donc en faisant votre épicerie ou en prenant le métro, il n’y a pas de risque actuellement », a soutenu la directrice de la santé publique de Montréal.
Si un appel à la vigilance a été émis à l’ensemble des cliniciens pour surveiller les cas possiblement suspects, la santé publique ne craint pas une transmission communautaire.
Les symptômes de la variole du singe comprennent la fièvre et des ganglions enflés, des ulcérations génitales et orales, des éruptions cutanées et des douleurs musculaires. La période d’incubation est de 5 à 21 jours.
17 cas de variole à Montréal
Pour l’instant, 17 cas suspects de la variole du singe sont à l’étude dans le Grand Montréal, dont un sur la Rive-Sud et un second dans la couronne nord. Les personnes sont âgées de 30 à 55 ans. Selon la santé publique, la plupart des cas suspects sont des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. La Dre Mylène Drouin a toutefois rappelé que la transmission se faisant avec des contacts étroits par une transmission de fluides corporels, gouttelettes ou des contacts de lésions, la maladie peut toucher tout individu.
Pour l’instant, «tous les cas suspectés ont des formes mineures», a souligné la responsable médicale, urgence sanitaire et maladies infectieuses à la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal, Dre Geneviève Bergeron. Si aucun traitement spécifique n’est actuellement disponible, la maladie se guérit d’elle-même au bout de deux à trois semaines.
«Il reste beaucoup d’incertitude. La forme et la présentation clinique qu’on détient actuellement ne sont pas typiques de ce qu’on a déjà vu dans des éclosions antérieures», a toutefois indiqué la Dre Mylène Drouin.
Une enquête épidémiologique est en cours afin de mieux comprendre la maladie, et les chaînes de transmission.
Au cours des prochains jours, la santé publique devrait pouvoir confirmer les cas suspects, et donner plus de détails sur la compréhension du phénomène à l’échelle mondiale, alors qu’une cinquantaine de cas ont été répertoriés dans le monde.
Des éclosions aux États-Unis et en Europe
L’orthopoxvirose simienne, ou variole du singe, est «une zoonose virale rare que l’on observe principalement dans les zones isolées du centre et de l’ouest de l’Afrique, à proximité des forêts tropicales humides», selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal, la Suède, les États-Unis et le Canada ont confirmé la présence du virus sur leur territoire. Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai.
Le Royaume-Uni a été le premier pays à signaler des cas à partir du 6 mai. Hier, l’Espagne, le Portugal, et les États-Unis ont aussi annoncé la présence de la variole du singe sur leur territoire. Quant à la Suède, elle a déclaré jeudi son premier cas.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) compte publier son premier rapport d’évaluation des risques «en début de semaine prochaine», a indiqué l’agence de l’Union européenne chargée des maladies et des épidémies.
«Le virus se transmet principalement à l’être humain à partir de divers animaux sauvages, rongeurs ou primates par exemple, mais la propagation secondaire par transmission interhumaine est limitée», mentionne l’OMS sur son site.
Il n’existe pas de traitement ni de vaccin. Toutefois «la vaccination antivariolique s’est avérée très efficace pour prévenir également l’orthopoxvirose simienne», ajoute l’OMS, précisant que cette variole guérit en général spontanément. Les symptômes – fièvre, douleurs musculaires et éruptions cutanées sur les mains et le visage – durent de 14 à 21 jours.
«Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l’ampleur de l’exposition au virus, à l’état de santé du patient et à la gravité des complications», selon l’OMS.
Avec la collaboration d’Emmanuelle Froment