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#Metoo: «le mouvement doit être plus inclusif», dit la MFSM

Photo: Sliman Naciri/ Métro Media.

«Il reste beaucoup de chemin à faire afin que le mouvement #Metoo soit véritablement inclusif», a déclaré ce matin Line Bergeron, directrice générale de la Maison des femmes sourdes de Montréal (MFSM), lors d’une conférence de presse.

À l’occasion du cinquième anniversaire du mouvement planétaire #Metoo et en hommage à «La voix des jeunes compte», un groupe de jeunes femmes racisées qui lutte depuis plus de cinq ans contre les violences sexuelles dans les écoles, la MFSM a réuni aujourd’hui les représentants de plusieurs organismes activement impliqués dans la prévention des agressions sexuelles.

La rencontre a permis aux participants de faire un état des lieux de la situation actuelle, cinq années après les premières vagues de dénonciations.

Les intervenants ont notamment souligné l’importance d’élargir la portée du mouvement afin d’y inclure les groupes laissés en marge, comme les femmes handicapées et les jeunes filles scolarisées.

Des appels au gouvernement du Québec ont été lancés, réclamant à ce dernier la création de lois et la mise en place de plans d’action appropriés.  

4 fois plus d’agressions sexuelles chez les femmes handicapées

Pour Line Bergeron, il est important de faire savoir que «la violence vécue par les femmes handicapées est une problématique méconnue et très peu documentée alors que c’est un groupe de la population particulièrement vulnérable».

Le taux d’agressions sexuelles est en effet quatre fois plus élevé chez les femmes en situation de handicap. Le danger d’exploitation sexuelle serait quant à lui au moins 150% plus élevé pour ces dernières que pour des personnes du même sexe et du même âge.

«La plus grande vulnérabilité des femmes en situation de handicap accroît le risque qu’elles soient victimes de violence et exposées à subir des abus émotionnels, physiques et sexuels», a fait valoir Chantal Laforest, présidente du conseil d’administration de la MFSM.

«Il faut savoir que la majorité des informations et des campagnes de sensibilisation qui sont diffusées en lien avec la problématique des violences faites aux femmes ne sont pas traduites en Langue des signes québécoise (LSQ)», a-t-elle poursuivi.

«La voix des jeunes compte»

Outre les femmes en situation de handicap, les participants ont évoqué la question des violences sexuelles perpétrées au sein des établissements scolaires. Les jeunes écolières constituent un autre groupe particulièrement vulnérable selon les intervenants, qu’il est nécessaire de mieux protéger.

«Lors d’une activité de prévention de la violence à l’école Lucien-Pagé, nous avons été étonnés de constater que les jeunes faisant partie du groupe des 13-14 ans ne connaissaient pas la définition pour les termes “victime” et “agresseur”», a fait remarquer Line Bergeron.

Adriana Eslava, coordinatrice du Mouvement pour des écoles sans violences sexuelles (MESVS), a revendiqué «une loi-cadre et un protocole d’intervention spécifique et uniforme» contre les violences sexuelles dans les établissements scolaires.

«Les écoles doivent avoir les outils, les moyens et les ressources nécessaires pour prévenir, dépister, intervenir, référer et accompagner adéquatement les jeunes lorsqu’ils font face aux violences sexuelles», a-t-elle déclaré.

Tous les participants à cette conférence de presse ont salué le courage et les accomplissements des jeunes femmes du groupe «La voix des jeunes compte», qui ont «pavé la voie» et «sacrifié leur jeunesse» afin de demander une loi consacrée à la prévention des violences fondées sur le genre dans les écoles.  

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