Sauriez-vous comment agir en cas de harcèlement de rue?
Les témoins de harcèlement de rue sont placés au centre d’une nouvelle offensive lancée conjointement par la Ville de Montréal, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et la Société de transport de Montréal (STM).
«Le harcèlement de rue, c’est non. Témoins agissons» est le nom de la nouvelle campagne mise en œuvre par ces trois acteurs pour contrer ce phénomène qui contribue à insécuriser certaines communautés dans les endroits publics de Montréal. Cette problématique touche en particulier les jeunes femmes de même que les personnes racisées et autochtones.
Une plateforme Web a été lancée ce lundi 12 juin pour informer et outiller les personnes témoins de harcèlement de rue qui, trop souvent, n’interviennent pas. Pour les inciter le faire, la campagne les encourage à poser cinq gestes pour protéger les victimes, soit créer une distraction; demander de l’aide auprès d’une autre personne; interpeller un employé d’un lieu public, un responsable de la sécurité ou la police; documenter la situation; et offrir un soutien à la personne victime.
Outre ces actions à poser, la campagne veut aussi attirer l’attention sur l’enjeu par l’installation d’affiches colorées dans les espaces publics des 19 arrondissements, dans le réseau de la STM et par l’intermédiaire de placements média numériques. Des capsules vidéo de sensibilisation seront par ailleurs mises lignes et des ateliers de sensibilisation et d’éducation seront déployés dans les lieux publics l’année prochaine.
Le harcèlement pouvant agir comme un frein à l’utilisation du transport en commun par les Montréalais, la STM mène également une démarche interne pour former son personnel de première ligne et du service à la clientèle et l’encourager à intervenir auprès des victimes et les guider vers des ressources d’aide et de soutien.
Cette campagne unifie l’expertise de plusieurs organismes du milieu communautaire, qui ont participé à l’élaboration des messages et des contenus. La reconnaissance de l’ampleur du problème de harcèlement de rue à Montréal découle des luttes féministes entreprises notamment par le Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CÉAF), et les travaux de chercheuses et du Conseil des Montréalaises sur la sécurité des femmes et filles des lieux publics.
Qu’est-ce que le harcèlement de rue?
Une étude parue en 2022 portant sur le harcèlement de rue à Montréal définit ce problème comme «tous propos, attitudes ou comportements intrusifs, insistants et non sollicités perpétrés par des inconnus dans des endroits publics, comme les parcs, les arrêts d’autobus, le métro, les bars ou les musées».
Ce phénomène fait aussi partie «d’un continuum de violences comprenant des formes dites “ordinaires” ou banalisées et d’autres comportements et propos criminalisés qui peuvent être à connotations sexistes, racistes, cissexistes, hétérosexistes, classistes, âgistes et capacitistes».
Lors de cette enquête, 65,3% des 3300 personnes participantes ont rapporté avoir vécu du harcèlement à Montréal.