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Ils poursuivent leur marche vers le chemin Roxham «pour l’ouvrir»

Les manifestants, à hauteur de Saint-Édouard, en route vers le Chemin Roxham. Photo: Facebook du Collectif Bienvenue

Plusieurs dizaines de militants et demandeurs d’asile emmenés par trois organismes montréalais, la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), le Collectif Bienvenue et Foyer du monde, poursuivent leur marche vers le chemin Roxham. Au moment d’écrire ces lignes, les manifestants se trouvaient à Saint-Édouard. Ils devraient arriver à destination lundi vers 16h.

Ils réclament la réouverture du chemin, fermé depuis le 25 mars dernier, à la suite de la signature entre le Canada et les États-Unis d’une nouvelle Entente sur les pays tiers sûrs (EPTS).

«On demande surtout à ce que le Canada se retire de cette entente, lance Delphine Mas de TCRI jointe au téléphone par Métro. Entre mars et avril, on s’est mobilisé pendant des semaines devant le bureau de Justin Trudeau et on n’a pas été entendu. Mais on espère qu’on sera entendu cette fois.»

Familles séparées malgré une exception

La fermeture de ce point de passage irrégulier à la frontière comporte toutefois certaines exceptions. Les personnes ayant de la famille au Canada peuvent encore traverser à un point régulier afin de formuler une demande d’asile.

«C’est une exception qui s’applique à tellement peu de personnes et c’est seulement des membres de la famille qui ont un certain statut», fait remarquer la porte-parole du Collectif Bienvenue, Maryse Poisson, en entrevue avec Métro. Elle indique que son organisme vient en aide actuellement à trois familles séparées en raison de ces angles morts dans le nouveau règlement.

Mme Poisson évoque le cas d’un homme qui est en processus d’Évaluation de risque avant renvoi (ERAR) du Canada et dont la femme et son enfant sont aux États-Unis actuellement. La famille ne peut pas se réunir à cause du statut de l’homme qui est à sa dernière étape de sa demande d’asile.

Violence basée sur le genre

La décision récente de la Cour suprême du Canada de valider l’EPTS est vue comme une «semi-défaite, semi-victoire» par les organismes de défense des droits des migrants. «La cour reconnait que les droits des migrants sont bafoués aux États-Unis, dit Mme Poisson, en ce sens-là, c’est une victoire, mais une défaite dans la mesure où elle a validé l’Entente».

La Cour évoque des «soupapes de sécurité» pour que les personnes dont les droits n’ont pas été respectés aux États-Unis puissent demander l’asile ici, comme autres exceptions prévues pour des raisons humanitaires. Mais la Cour s’en remet au libre arbitre des agents de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) d’appliquer ces mesures.

«Nous on est vraiment fâché, peste Maryse Poisson, théoriquement le Canada offre la protection à ces gens-là, mais ce n’est pas le cas. Les agents n’appliquent quasiment pas cette exception.»

Le Collectif bienvenue se réjouit toutefois que la Cour suprême ait demandé à la Cour fédérale d’étudier de nouveau la question de la violence basée sur le genre, comme nouveau critère de demande d’asile au Canada. Si le tribunal fédéral statue sur la question, les femmes victimes de violence sur le territoire des États-Unis pourront se prévaloir de l’asile au Canada au même titre que les personnes en danger en raison de leur orientation politique ou sexuelle.

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