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Une religieuse sur patins

Photo: Robert Gosselin/PPM
Martine Veillette - martine.veillette@tc.tc

Si le hockey est une vraie religion au Québec, sœur Chantal Desmarais a certainement bien choisi sa vocation. Chaque dimanche, elle troque sa tenue ecclésiastique pour un équipement de hockey et saute sur une patinoire de Boucherville et prend même les confidences pendant le réchauffement!

«Les gens s’imaginent encore que les religieuses sont au couvent à prier, mais on doit être présent dans la communauté, affirme sœur Desmarais, 50 ans. Lors du réchauffement, il arrive qu’une coéquipière vienne me voir et me demande de penser à elle dans mes prières parce qu’elle vit des moments difficiles. D’autres viennent se confier ou demander conseil.»

Les sœurs de la Charité Sainte-Marie, dont elle fait partie, favorisent cette approche, dit-elle, et encouragent les religieuses à exploiter leur talent. Pour Chantal Desmarais, qui a suivi une formation en religion et en éducation physique, le sport fait partie de sa vie. D’ailleurs, elle enseigne également le karaté, cinq jours par semaine.

La religieuse met 55 minutes pour se rendre à Boucherville pour jouer au hockey, deux dimanches sur trois. Elle réside maintenant à Sainte-Julienne, où elle s’occupe notamment d’une oasis de prière.

«J’ai besoin d’activité physique. L’équipe est sympathique et m’accepte comme je suis. Quand j’ai commencé, je cherchais une ligue non compétitive. Je voulais jouer au hockey sans avoir de pression», soutient celle qui fait partie de la ligue de hockey Les Pionnières depuis une vingtaine d’années.

Cette native de Saint-Hubert affirme qu’elle continuera tant que la santé lui permettra. «Jouer au hockey m’aide à garder la santé. Ma maxime de vie est un esprit sain dans un corps sain. Ça prend un équilibre», indique-t-elle.

Sœur Desmarais a choisi le hockey parce que c’est un sport rapide et stratégique, où elle peut dépenser de l’énergie. Elle joue à l’aile, autant à gauche qu’à droite.

Elle a été entraîneuse au hockey pendant quelques années auprès d’élèves de l’école Marie-Clarac, à Montréal-Nord.

Entre l’armée et la religion
Selon Sœur Chantal Desmarais, il y a une relève chez les religieuses. Elles sont moins nombreuses qu’à une certaine époque, mais celles qui s’engagent le font par vocation.

«Autrefois, au Québec, tout était catholique, c’était même trop, constate-t-elle. Il y avait de la pression de la famille pour avoir au moins une religieuse. Certains s’engageaient sans avoir nécessairement la vocation. Aujourd’hui, si quelqu’un décide de s’engager, c’est sérieux.»

La religieuse a choisi de se consacrer à Dieu dès la fin de son secondaire 5, par vocation. «J’hésitais entre les forces armées et la vie religieuse, confie-t-elle. Dans les deux cas, il y a une donation à la cause. J’hésitais et, à force de prier, j’ai eu un signe. Je ne regrette pas mon choix.»

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