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Le baiser, une pratique marginale à l’échelle mondiale

Photo: Artem Furman/shutterstock.com

Symbole fort d’amour en occident, le baiser langoureux n’est cependant pas la norme dans une majorité de cultures à travers le monde, comme l’ont récemment montré des chercheurs de l’université d’Indiana.

En réponse à des recherches récentes qui avançaient que 90% des sociétés s’embrassaient sur la bouche, une équipe de scientifiques américains s’est intéressée au phénomène et est arrivée à des conclusions différentes.

«Nous avons émis l’hypothèse que certaines cultures ne s’adonnaient pas au baiser romantique [ou] sexuel, ou qu’elles trouvaient que c’était un étrange étalage d’intimité, et nous avons été surpris de trouver que c’était le cas dans une majorité des cultures», commente Justin Garcia, du Kinsey Institute de l’université de l’Indiana.

Le professeur Garcia a utilisé des méthodes d’analyse interculturelle standard, qui n’avaient pas été prises en compte lors des études précédentes, comme le souligne le scientifique. Justin Garcia et son équipe se sont intéressés à 168 cultures du monde entier pour évaluer le rapport de chacune au baiser.

Seulement 46% des 168 cultures étudiées pratiquent le baiser sur la bouche, bref ou prolongé.

«Cela nous rappelle à quel point notre ethnocentrisme occidental peut influencer la manière dont nous envisageons les comportements humains», explique le professeur Garcia.

On notera que le baiser est plus répandu au Moyen-Orient, où les 10 cultures sondées par l’équipe considéraient cette pratique comme normale.

Des résultats plus étonnants ont émané des données d’Amérique du Nord, où seulement 55% des cultures étudiées trouvent normales ce type d’effusion, contre 70% en Europe et 73% en Asie.

En revanche, le baiser était absent des cultures sondées en Amérique Centrale, en Afrique Sub-Saharienne, en Nouvelle-Guinée et de la région amazonienne, à en croire cette étude intitulée: «Le baiser romantique-sexuel est-il une vérité quasi-universelle chez l’Homme ?»

Il semblerait que cette question ait à voir avec la complexité sociale, parce que l’étude en a conclu que plus une société était stratifiée, plus ses membres étaient susceptibles de s’embrasser.

En revanche, l’auteur de l’étude a dit ne pas savoir d’où provenait cette habitude et a précisé que les chimpanzés pratiquent le «french kiss», la bouche ouverte.

Chez l’Homme, le fait de s’embrasser est une manière de se renseigner sur son partenaire sexuel, en échangeant des phéromones, explique Justin Garcia.

Mais pourquoi certaines sociétés ont adopté cette pratique reste une inconnue. L’auteur pense qu’il est nécessaire de poursuivre les recherches pour comprendre ces phénomènes.

Cette étude a été relayée par la revue American Anthropologist.

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