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Le béguin pour le Bénin

Photo: Mario Beauregard/Métro

Cet été, les différentes communautés de Montréal convient la population à célébrer leur culture avec elles. Métro célèbre aujourd’hui la communauté béninoise, qui propose à la métropole de découvrir sa culture grâce aux Journées du Bénin, dont la première présentation, lancée jeudi, se déroule jusqu’à dimanche.

«Plus il y aura d’Africains qui partageront leur culture, mieux ce sera pour tout le monde», affirme tout de go Doro Saiz, instigateur des journées consacrées à la présence béninoise à Montréal. C’est animé de la volonté de présenter ce que «les fils et les filles du Bénin ont apporté à la ville» que M. Saiz propose à la métropole de découvrir sa terre natale, qui partage avec le Québec une langue, une colonisation française et une tendresse particulière pour l’environnement. En effet, depuis 1990, la Constitution du Bénin garantit le droit de chaque citoyen à une nature saine tout en lui imposant le devoir de la préserver.

Les Béninois de Mont­réal forment un groupe de 1 500 mem­bres qui, contrairement à plusieurs autres communautés venues s’enraciner dans la ville, n’ont pas pris les chemins de l’exil pavés par la misère et les conflits pour venir s’établir ici.

«Heureusement, il n’y a pas eu de vague historique d’immigration arrivée du Bénin, contrairement au Rwanda après le génocide, par exemple», explique M. Saiz. Les Béninois qui ont adopté Montréal l’ont donc fait par choix, encouragés par la qualité de vie et l’harmonie qu’offre la ville.

«Je suis béninois d’origine mais montréalais de cœur. L’inclusion ne se résume pas à des beaux mots ici : c’est une réalité qui contribue à la vitalité de Montréal», croit M. Saiz. Il s’étonne encore d’avoir croisé ce couple d’Iraniens célébrant la Saint-Jean-Baptiste dans leurs habits traditionnels aux couleurs blanche et bleue du Québec, comme deux drapeaux humains affichant la diversité de la province et la fierté commune d’y appartenir.

Les Journées du Bénin, se proposent d’ouvrir une fenêtre sur «une communauté et un pays dont on parle peu», qui ont enfanté de fameux ambassadeurs sur la scène internationale. À preuve : la chanteuse Angélique Kidjo, une des voix d’Afrique les plus appréciées des Montréalais, est née au Bénin, tout comme l’ingénieur Bertin Nahum qui, d’après M. Saiz, est considéré comme un créateur à classer au panthéon des visionnaires, aux côtés de Steve Jobs et de Mark Zuckerberg, respectivement pères d’Apple et de Facebook.

Et les Béninois de Mont­réal, «gens discrets et travaillants, parfois installés dans la ville depuis 40 ans», explique M. Saiz, se sont intégrés dans toutes les sphères de la vie publique québécoise, que ce soit «dans la finance, à Radio-Canada, dans les universités et même au sein de l’Impact de Montréal».

«Ils sont souvent venus étudier à Montréal pour ensuite décider d’y poser leur vie», affirme M. Saiz. Les Béninois sont aujourd’hui regroupés au sein de différentes organisations, par exemple le Regroupement des Béninois du Québec et le Haut-Conseil des Béninois de l’extérieur. Ces rassemblements associatifs témoignent d’une communauté qui a fait de Mont­réal et du Québec sa terre d’accueil et non seulement une terre de passage.

Et les Montréalais ont une bonne raison de s’en réjouir, selon M. Saiz, car «les Béninois ont la réputation de chasser la pluie!» De quoi gagner le cœur d’une province habituée aux caprices du ciel…

Le Bénin
Coincé entre le Togo, à l’ouest, et le géant nigérian, à l’est, le Bénin est une petite nation d’Afrique de l’Ouest qui compte quelque 10 millions d’habitants.
•    Sa capitale est Porto-Novo, bien que son cœur économique et politique soit Cotonou.
•    Le pays est en queue de peloton en ce qui a trait au développement humain, atteignant le 166e rang sur 188 pays dans la liste dressée par le PNUD onusien en 2015. En dépit de sa pauvreté, le Bénin est perçu comme un modèle de démocratie sur le continent, malgré des épisodes de dictature ayant succédé à son indépendance.
•    Son équipe nationale de soccer rend hommage aux habitants des parcs de Mont­réal. La sélection béninoise porte en effet le surnom des «Écureuils».

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