Mont Royal: la montagne parlera davantage
Montréal veut inciter ses citoyens et ses visiteurs à explorer davantage le Site patrimonial du Mont-Royal. Pour son 375e anniversaire, en 2017, Montréal accorde un budget de 8,26M$ au projet Escales découvertes qui vise à ajouter des éléments d’aménagement au site et ses trois sommets pour comprendre son histoire et favoriser la découverte. Vue sur les aspects du projet.
Peu de gens le savent, mais le chemin de la Côte-des-Neiges est un des rares tracés fondateurs de Montréal. Les peuples autochtones l’utilisaient déjà alors que ce n’était qu’un ruisseau. Les premiers colons français ont ensuite eux aussi frayé ce chemin qui est aujourd’hui 8 fois plus large qu’à l’origine.
À la suite d’une demande du conseil d’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, cette rue sera aménagée de manière à rappeler ce tracé fondateur.
Entre les rues Sherbrooke et Côte-Sainte-Catherine, 80 lampadaires ont été ciblés. Sur chacun de ces lampadaires sera installée une enseigne rouge, dont près de la moitié seront lumineuses (photo). À la hauteur des yeux du piéton, une plaque sera fixée sur chaque lampadaire. Il y sera inscrit de l’information sur l’histoire de cette rue, par exemple sur le ruisseau d’origine, sur le melon de Montréal, sur les conciergeries de luxe des années 1930 ou sur l’élargissement du chemin au fil du temps.
Cinq sièges seront également aménagés le long du chemin, orientés vers des vues spécifiques sur le paysage.
Douze cartes 3D faites en bronze représentants les trois sommets de la montagne (photo) seront également installées à des points stratégiques. Elles indiqueront au piéton où il se situe sur la carte pour qu’il prenne conscience de ce qui l’entoure et la topographie du lieu. Les visiteurs pourraient ainsi positionner les 3 sommets autour d’eux.
Montréal reverra également l’aménagement de certaines aires de repos et en créera d’autres, à 10 endroits différents afin de favoriser l’observation des paysages de la montagne. Sur le chemin Olmsted menant au belvédère, par exemple, on élaguera des arbres à certains endroits pour y améliorer la vue sur les autres sommets, en plus de réaménager les bancs pour que les piétons soient intéressés à s’arrêter (Photo). Pourquoi ne pas laisser les aménagements actuels? «C’est une invitation à venir s’asseoir, répondent les concepteurs. Ça vise à améliorer l’expérience de la ville et léguer des aménagements de qualité.»
Les trois sommets du mont Royal
- Sommet Mont-Royal
- Sommet Outremont
- Sommet Westmount
Bancs de granit
Le nombre de bancs de granit qui seront installés sur le site patrimonial du Mont-Royal, qui avaient fait réagir au début de l’été, a été légèrement revu à la baisse par le ministère de la Culture du Québec.
Cinq lieux où devaient être aménagés ces bancs – à raison d’environ trois bancs par lieu – seront exclus du projet à la demande du ministère. Une demande que respecteront les concepteurs de ce projet.
Le ministère demande de ne pas place ces bancs de granit dans ces secteurs «non aménagés et naturels du parc du Mont-Royal (…) afin de préserver de tout aménagement ces secteurs et conserver la qualité et l’intégrité de leurs paysages naturels.
Ces bancs avaient attiré les critiques de l’opposition à la Ville de Montréal qui s’inquiétait des effets de ces bancs sur l’espace naturel de la montagne et de son utilité.
Le projet devait au départ compter un total de 75 bancs de granit au coût de 3,4M$, et passe maintenant à 64 bancs en soustrayant environ 125 000$ au coût total.
Les pièces de granit seront installées à des endroits spécifiques pour mettre en valeur une partie de l’histoire de la montagne. Ces références historiques ne seront pas expliquées de long en large au piéton, mais plutôt brièvement évoquées pour «le laisser se questionner sur les lieux», indiquent les concepteurs. Il sera par exemple inscrit sur des bancs «Distingué, le tracé d’une allée disparue» près d’une allée menant à la première maison de la montagne et présentant des arbres centenaires. Les concepteurs souhaitent «interpeller le promeneur», «mettre en valeur le paysage», «déclencher la recherche chez le promeneur», sans trop surcharger le paysage. Une application pour téléphone intelligent et possiblement des plans en papier pourraient accompagner ce parcours.
Échéancier
– Chemin de la Côte-des-Neiges
Travaux: Septembre 2016 à mai 2017
Coût: 993 754$
– Bancs de granit/haltes/cartes 3D
Travaux: Mai 2016 à Mai 2017
Coût: 3,4M$
Coût du projet Escales découvertes: 8,26M$