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Les bonnes nouvelles de Rio+20

Quand j’ai entendu Hillary Clinton prononcer le chiffre, mon cœur a fait un bond: 20 millions de dollars. C’est le seul engagement chiffré d’Hillary lors du discours de clôture de Rio+20; 20 millions de dollars pour aider les pays africains à offrir une énergie propre et moderne aux plus démunis.

Pour la générosité, on repassera.

Ce petit chiffre illustre assez bien le résultat politique de Rio+20: une déclaration plutôt faible et très peu d’engagements concrets. Le Canada et les États-Unis, entre autres, se sont opposés à des propositions plus ambitieuses. D’autre part, le Brésil et l’ONU n’ont pas réussi à créer le momentum nécessaire au sein d’une communauté internationale obnubilée par la crise économique européenne. La déclaration n’est pas mauvaise en soi, mais ses quelques gains sont plutôt techniques et leurs impacts ne pourront être mesurés qu’à long terme.

Or, comme je vous l’expliquais dans ma dernière chronique, des dizaines de milliers de personnes sont allées à Rio non pas pour négocier une déclaration, mais pour se retrousser les manches et agir. J’ai participé à plusieurs ateliers qui m’ont donné le goût et l’espoir de poursuivre le travail de promotion du développement durable.

Le Climate Group, par exemple, a organisé l’un des ces ateliers. Leur idée est de rassembler ceux qui ont envie d’agir et de leur offrir une plateforme d’échange et de diffusion. Ainsi, une vingtaine d’états fédérés échangent sur leurs approches et politiques publiques parmi les plus progressistes au monde. Ce club ouvert à tous regroupe des gouvernements comme le Québec, l’Ontario, la Californie, l’État de Sao Paulo au Brésil et la province de South Australia. L’histoire énergétique de cette dernière fait d’ailleurs rêver puisqu’en moins d’une décennie, l’énergie éolienne est grimpé de 0% à plus de 25% de son bilan… Une révolution que le Climate Group aimerait propager partout sur la planète.

Lors des panels, des experts ont souvent répété que les énergies éoliennes et solaires seraient bientôt plus abordables que le charbon. Un pronostique franchement encourageant.

Autre bonne nouvelle, le mouvement de l’économie sociale a fait son chemin dans la déclaration officielle et, surtout, dans le cœur de plusieurs participants et pays. L’atelier sur ce sujet était bondé de ministres, de banquiers et d’entrepreneurs sociaux provenant de coopératives, de mutuelles et d’organismes à but non lucratif de partout sur la planète. Ils ont réussi à dire haut et fort que leurs entreprises sont non seulement bien ancrées dans les réalités sociales et environnementales de leurs communautés, mais, en plus, résistent mieux aux inévitables turbulences économiques. L’économie sociale devient donc une partie essentielle de la solution. Le Québec est particulièrement bien placé pour le savoir.

Il est clair que le modèle coopératif a beaucoup contribué aux crises climatique, économique et alimentaire. Il était temps qu’on le reconnaisse officiellement.

Une dernière note: j’ai vu un film magnifique sur l’Amazonie, Amazona Eterna. Il s’agit d’une série de tableaux sur diverses communautés de cette immense région qui se développent dans le respect des humains et de l’environnement. Le film illustre concrètement tout le défi que Rio+20 nous présentait: comment faire à la fois sortir un milliard d’êtres humains de la pauvreté la plus absolue, tout en réduisant notre impact collectif sur l’environnement.

Autrement dit, on ne peut pas voir que la forêt… Il faut aussi voir les humains.

Pour revenir à Hillary Clinton, elle aurait mieux fait de parler de l’un de ces projets précis et porteur d’espoir que d’annoncer un chiffre aussi ridicule pour s’attaquer à une problématique majeure de tout un continent.

Pour moi, le mot à retenir de Rio+20 est l’espoir. L’espoir que nous donnent ces exemples, qui ont encore trop peu d’ampleur, mais qui ont aussi le potentiel de se multiplier et d’envahir notre petite planète bleue.

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