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Partir en vacances… sans voiture?

Les festivals ont débuté, le soleil se montre le bout du nez et l’école est terminée. C’est la saison des vacances. On a envie de partir à la découverte du Québec. Mais est-il possible de le faire sans voiture?

Lorsqu’on parle des enjeux de transport, on a tendance à penser aux transports urbains. Résultat? On néglige les transports collectifs à l’extérieur des grands centres. Pourtant, les deux vont ensemble. La plupart des Québécois utilisent le même véhicule pour tous leurs besoins. Mais que faire lorsqu’on ne conduit pas?

C’est la question que m’a posée un collègue récemment. Il veut aller dans les Cantons-de-l’Est avec sa douce moitié. Idéalement, ils aimeraient louer un chalet, mais ni l’un ni l’autre ne possède de permis de conduire. Alors, quoi faire? Est-ce même possible?

Première possibilité: le train. S’il est vrai qu’il existe un service de train sur le territoire, celui-ci se limite essentiellement aux déplacements entre Ottawa, Montréal et Québec. Avis aux amateurs de vacances urbaines. Aucun train ne dessert toutefois les Cantons-de-l’Est depuis belle lurette.

Deuxième réponse: l’autobus. Contrairement au train, on peut encore se rendre dans plusieurs petites villes du Québec en autobus. Le problème? La fréquence et la qualité du service (qui a tendance à se dégrader). Les horaires en ligne sont difficiles à trouver et parfois inexistants. À titre d’exemple, je cherchais récemment à prendre un autobus de Montréal à Cowansville (justement, en Estrie) et je n’ai trouvé aucun horaire sur l’internet. Sachant que le service existait, c’est seulement en contactant directement le transporteur que j’ai pu trouver réponse à ma question. Il existe plusieurs transporteurs interurbains au Québec et aucun site ne centralise les horaires. Si on veut se promener d’une ville à l’autre en autobus, c’est tout un casse-tête!

Cela étant dit, il est encore possible de se déplacer à l’extérieur des grands centres en autobus. Le hic c’est qu’une fois sur place il faut encore se déplacer et la plupart, pour ne pas dire la totalité, des attractions touristiques ne prévoient pas de navette ou de service pour déplacer des «sans auto».

Troisième réponse: le vélo! Grâce au travail colossal de Vélo Québec, nous avons un réseau de pistes cyclables magnifiques. Évidemment, il faut avoir le cœur et les mollets pour relever le défi, mais si c’est le cas, il est possible de passer de très belles vacances sur deux roues au Québec.

Pour en revenir à mon collègue, la seule solution que je lui ai finalement trouvée était de prendre un autobus pour se rendre à la ville la plus proche de sa destination finale et de compléter son trajet à vélo. Il est généralement possible d’amener sur un autobus interurbain, comme «bagage», un vélo. Du coup, le vélo devient le mode de transport pour explorer la région ou pour faire les petits trajets quotidiens, du chalet à la plage, par exemple.

Comme Montréalais, on peut voir le transport en commun régional comme étant un enjeu secondaire mais, dans les faits, il est primordial. Au-delà des touristes, comment convaincre la majorité des Québécois qu’un autre modèle de transport est possible, lorsque les seuls exemples de transport collectif qui existent dans leurs communautés sont des services de piètre qualité?

Il est grand temps qu’on se dote d’un plan de match pour que toutes les villes et villages du Québec soient reliés par des transports collectifs dont nous sommes fiers.

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