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Langue d'usage: de recul en recul, selon la SSJB

Le président de la Société-Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Maxime Laporte. Photo: Archives | Métro
Jean Philippe Angers, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La Société Saint-Jean-Baptiste et le Mouvement Québec français soutiennent que la courbe d’anglicisation de l’île de Montréal depuis plus de 15 ans s’est désormais étendue en banlieue.

À la lumière des données du recensement 2016 de Statistique Canada, dévoilées jeudi, les deux groupes font valoir que les reculs du français au Québec — pouvant être perçus comme minces par certains — s’accumulent et illustrent le déclin «inexorable» de la langue française.

Selon Éric Bouchard, directeur général du Mouvement Québec français, le gouvernement du Québec doit «mettre tout son poids» pour la survie de la langue — notamment en cessant de gruger les acquis de la Loi 101 et en donnant des mesures incitatives financières importantes à la francisation.

Dans les plus récentes données du recensement, les deux groupes s’inquiètent particulièrement du recul de la langue d’usage à la maison. Au Québec, les résidants étaient 70,5 pour cent à parler «uniquement» le français en 2016 comparativement à 72,8 pour cent cinq ans plus tôt. L’usage de l’anglais (aussi «uniquement») dans les chaumières québécoises a suivi une trajectoire inverse, augmentant de 6,2 à 6,6 pour cent pour la même période.

Maxime Laporte, président général de la Société Saint-Jean-Baptiste, estime que les «élites politiques, médiatiques et artistiques» ont le devoir absolu de prendre position en faveur de mesures «fortes et structurantes qui redonneront à notre langue commune son lustre des années 1980 et 1990, dans la foulée de l’adoption de la Loi 101».

Selon les données rassemblées par les deux groupes, le poids du français comme langue d’usage à Laval entre 2011 et 2016 est passé de 67,9 pour cent à 64,6 pour cent, tandis que celui de l’anglais augmentait de 14,6 pour cent à 15,9 pour cent. À Longueuil, le poids du français comme langue d’usage est passé de 78,7 pour cent à 76,5 pour cent, tandis que l’anglais a fait un bond d’un demi-point de pourcentage.

«L’argument des jovialistes voulant que Montréal s’anglicise uniquement parce que les francophones quittent l’île afin de s’installer dans la couronne métropolitaine ne tient absolument plus la route», soutiennent les deux groupes.

Le ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Luc Fortin, a réagi par communiqué, disant que les statistiques publiées mercredi concernent la langue maternelle et la langue «utilisée dans une sphère privée», et qu’il n’est pas possible de «mesurer la vitalité du français à partir de statistiques comme celles-là».

«La responsabilité du gouvernement est dans la sphère publique, que ce soit dans l’administration publique, le travail, l’enseignement ou les affaires. (…) Nous avons des données de l’Office québécois de la langue française qui sont encourageantes sur l’utilisation du français dans l’espace public», a indiqué le ministre.

«Ceci étant dit, il faut demeure vigilant. (…) Le budget consacré à la protection et à la promotion de la langue est à un sommet historique, il a augmenté de 11,5 pour cent l’an dernier et les sommes sont reconduites cette année. Nous avons renforcé la Loi 101 avec le règlement sur l’affichage des marques de commerce et nous avons mis en place la Stratégie partenariale pour le français», a-t-il fait valoir.

«Nous posons aussi des gestes en francisation des nouveaux arrivants en ajoutant, dans le dernier budget, 104 millions $ sur 5 ans qui s’ajoutent aux 170 millions $ que nous investissions annuellement.»

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