Prendre son vélo c’est bien, signer une pétition c’est encore mieux!
Considérant les nombreuses mauvaises nouvelles en environnement des derniers mois, dont l’adoption par le Gouvernement Harper du projet de loi C-38 abolissant la loi de mise en œuvre de Kyoto et affaiblissant presque toutes les lois de protection de l’environnement au pays, je me suis dit qu’il serait de mise de vous parler d’une bonne nouvelle…
En voici donc une : 20 000 citoyens se sont mobilisés le printemps dernier pour réduire de 20 000 tonnes les gaz à effet de serre (GES). Cette mobilisation a été rendue possible grâce à la campagne Défi climat qui en était à sa 5e édition. Peut-être y avez-vous participé? Sinon, voici de quoi il s’agit : plus de 1 000 entreprises et institutions invitaient leurs employés à poser un geste pour réduire leurs GES. Le geste pouvait être individuel, communautaire ou même à l’échelle de l’entreprise.
Cette campagne est un peu à l’environnement ce que les publicités de la SAAQ sont à la vitesse et l’alcool au volant. C’est-à-dire qu’au-delà des incitatifs, des règlements, des lois, des politiques et même des pénalités salées; pour amener un changement social, il faut sensibiliser et mobiliser les citoyens à adopter de meilleures habitudes et, du coup, soutenir les mesures gouvernementales qui iront dans ce sens.
Pensez au tabagisme. Cela fait 40 ans que l’on sait que les cigarettes sont cancérigènes, mais, en dépit des taxes, lois et règlements qui rendent de plus en plus difficile (voire impossible!) de fumer, il nous faut encore des campagnes de marketing social pour convaincre les citoyens qu’il s’agit d’une mauvaise habitude.
Cela fait longtemps que les compagnies de tabac ne peuvent plus faire la publicité de leur produit; ni à la télévision, ni à la radio, ni dans les journaux ni même pendant les festivals d’été.
Ce n’est pas le cas des compagnies de pétrole, de charbon et de «Hummer» qui continuent à nous encourager à utiliser des véhicules inefficaces et parfois même à nous vanter les efforts écologiques de leurs entreprises. Bref, rien pour nous aider à réduire les gaz à effet de serre.
Évidemment, lorsqu’on pose un geste du Défi climat, comme prendre mon vélo pour aller au boulot, la réduction immédiate de pollution est minime. C’est lorsqu’on additionne tous les cyclistes qu’on commence à avoir un impact collectif colossal. Ce qui est encore plus important, c’est que ces cyclistes deviennent la base citoyenne pour convaincre les municipalités et les gouvernements d’investir dans des infrastructures pour les vélos. Autrement dit, prendre le vélo c’est bien; convaincre son employeur d’aménager un stationnement à vélo et une douche, c’est mieux et signer une pétition pour une piste cyclable, c’est le top! Voilà l’approche du Défi climat.
Des 77 000 engagements pris par les citoyens favorisant la réduction de leurs émissions de GES, leur santé, leur portefeuille et l’adaptation aux changements climatiques, les cinq plus populaires ont été les suivants :
- 5 562 personnes ont décidé d’accorder aux aliments de saison et de proximité la moitié de leur panier de provisions;
- 4 919 ont pris l’engagement d’installer un récupérateur d’eau de pluie;
- 4 883 personnes ont choisi de renoncer à l’achat d’articles neufs pendant un mois et de prendre goût à l’usagé;
- 4 707 personnes donneront congé à leur poubelle : zéro déchet pour une semaine.
- 4 292 personnes ont décidé de ne plus inviter la vaisselle jetable à leurs partys et pique-niques.
Et vous, que faites-vous pour réduire les gaz à effet de serre de votre famille, communauté ou pays?
Le Défi Climat 2012 a été réalisé grâce au partenariat entre les seize conseils régionaux de l’environnement (CRE), représentés par le RNCREQ, et Équiterre. Il a été rendu possible grâce à la contribution financière principale du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), ainsi qu’au soutien financier de la Fondation Intact, de la Fondation Alcoa, du Fonds vert municipal de la ville de Gatineau et de la Société de transport de Montréal (STM).