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L’administration Plante refuse d’investir dans l’industrie des calèches

Photo: Chantal Levesque

Commandé en 2015 par l’ex-maire Denis Coderre mais gardé secret, un rapport sur l’état du cheval à Montréal préconise un investissement de 20M$ pour mettre en valeur ces animaux dans la métropole. Une somme que refuse de dépenser l’administration de la nouvelle mairesse, Valérie Plante.

Ce document de 326 pages, réalisé par l’organisme Cheval Cheval et rendu public mercredi par la Ville de Montréal, propose notamment la mise en place d’infrastructures équestres au parc Angrignon, situé dans l’arrondissement du Sud-Ouest, ce qui permettrait l’opération d’un poney club, la création d’un musée canadien du cheval et la construction d’une écurie municipale.

«Ce sont des investissements très coûteux», a réagi mercredi le conseiller Craig Sauvé, qui est responsable des dossiers animaliers au sein de la Ville. Ce dernier a évoqué également des coûts d’opération supplémentaires, mais aussi des «enjeux en termes de propreté, de gestion et d’inspection des chevaux» pour s’opposer à tout investissement dans l’industrie des calèches.

Pour justifier ses propositions, l’organisme Cheval Cheval souligne dans son rapport la nécessité d’améliorer les «conditions de garde des chevaux de calèche». Ces derniers avaient été au cœur d’une controverse judiciaire en 2016 lorsque Denis Coderre avait banni les calèches du Vieux-Montréal à la suite d’un incident impliquant un cheval et une voiture. Quelques jours plus tard, le moratoire d’un an décrété par l’administration municipale avait été annulé à la suite d’une décision judiciaire.

L’ex-maire, sans vouloir dévoiler ce rapport payé environ 50 000$ par la Ville de Montréal, avait ensuite mis en place de nouvelles mesures. Près d’un demi-million de dollars ont été investis pour financer notamment la formation des cochers, la création d’un uniforme et la mise en place de postes d’attente.

Une écurie à 13M$
Cette écurie «de par sa beauté, l’originalité de son architecture et sa programmation d’activités permettrait de réintroduire du vivant dans la ville dans en devenant un produit d’appel éloquent dans le contexte du Vieux-Montréal», peut-on lire dans ce document.

Cette idée avait d’ailleurs été évoquée à plusieurs reprises par Denis Coderre ces dernières années, et, selon le rapport, l’arrondissement de Ville-Marie, dirigé à l’époque par l’ancien député libéral, aurait manifesté son «intérêt» pour accueillir un tel équipement municipal. Elle pourrait se situer sur la rue Saint-Paul, devant le marché Bonsecours, sur des terrains que la Ville devraient néanmoins acheter, précisent les auteurs de cette «étude de faisabilité».

Selon cette dernière, la gestion des calèches devrait être confiée à un organisme à but non lucratif, qui pourrait aussi gérer un futur poney club. Celui-ci offrirait «des activités d’initiation, d’éducation, de sport et loisir grand public», et s’autofinancerait, tout en générant «des surplus», mentionne l’organisme Cheval Cheval dans son rapport, qui évoque aussi les coûts éventuels.

La construction d’une écurie est évaluée à 8,86M$ et l’achat des terrains adéquats à 4,17M$. La mise en place d’un poney club reviendrait quant à elle à 5,5M$, même si ce document évoque aussi le chiffre de 3,3M$ pour un bâtiment simplement «fonctionnel» mais sans «signature». Aucune mention de prix n’est indiquée pour un musée du cheval, mais celui-ci a été estimé à 1M$ par l’administration Plante.

Tel que promis durant la campagne électorale, l’administration Plante compte stopper graduellement l’industrie des calèches à Montréal. Si aucune procédure détaillée n’a encore été annoncée, la mairesse a déjà fait part de son intention de racheter progressivement les 24 permis de calèches actuellement octroyés par la Ville.

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