Montréal veut améliorer le sort des Autochtones
Montréal fait un pas de plus dans sa démarche de réconciliation avec les peuples autochtones.
La nouvelle commissaire des relations avec les peuples autochtones, Marie-Ève Bordeleau, se donne comme mission d’«encourager les pratiques de leur culture et de leur langue, également favoriser leur développement économique» et de travailler à des approches plus adaptées à la réalité autochtone en matière d’itinérance.
«Je vais être en charge de guider l’administration et la mairesse vers la réconciliation», a-t-elle déclaré lors de sa présentation officielle, vendredi, à l’Hôtel de Ville de Montréal.
En présentant Mme Bordeleau, une avocate et médiatrice d’origine crie, la mairesse Valérie Plante a expliqué qu’elle aurait «pour premier mandat de développer et implanter la formation aux employés de la ville de Montréal sur l’histoire et la réalité des peuples autochtones.»
L’objectif plus large est de «mettre en oeuvre et implanter un réflexe autochtone au sein des différents services de la Ville», selon l’expression utilisée tant par la mairesse que par la nouvelle commissaire, dont la fonction avait été créée par l’ex-maire Denis Coderre.
Comment pourrait se traduire ce «réflexe autochtone » en termes concrets reste toutefois à déterminer.
Valérie Plante a tenté d’y apporter une réponse en évoquant le plan d’action sur l’itinérance. Elle estime que la vision d’une commissaire spécialisée aurait pu aider à mieux cadrer et définir la démarche d’intervention auprès des itinérants d’origine autochtone.
Cependant, Mme Plante a averti de ne pas réduire la question autochtone à Montréal à l’itinérance, faisant valoir que l’écrasante majorité des quelque 35 000 Autochtones qui habitent sur le territoire sont bien intégrés au reste de la population urbaine.
«Oui, y a des itinérants, mais la plupart travaillent à travers la ville et élèvent leurs familles ici, (sont) étudiants» a fait valoir la mairesse.
La réconciliation, dans ce contexte, prend une tout autre couleur, soit de«célébrer, mettre en valeur l’expertise, le savoir, cet apport des communautés autochtones à la ville de Montréal», a ajouté Mme Plante.
Le grand chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, a salué la nomination de la commissaire comme étant un «geste extrêmement important» de la part de la Ville.
Il a notamment rappelé qu’il existe un réseau d’environ 150 organisations autochtones à Montréal avec lesquels il entrevoit un arrimage beaucoup plus étroit avec la ville grâce à liaison qu’assurera la nouvelle commissaire.
«De toute évidence (…) ces organisations seront mises à contribution pour se doter de plans stratégiques à court, à moyen et à long terme pour faire en sorte que le plein emploi, par exemple, soit quelque chose qui puisse être envisageable, réalisable au sein de la communauté autochtone de Montréal», a souhaité le chef Picard.