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Des actions réclamées dans la lutte aux surdoses

Photo: Josie Desmarais/Métro

Une cinquantaine de personnes ont manifesté devant l’hôtel de ville de Montréal mardi matin pour réclamer des actions concrètes des gouvernements pour faire face à la crise des opioïdes.

«L’administration municipale doit prendre acte de la crise qui se vit», a souligné Bernard St-Jacques, le directeur de la clinique Droit Devant. Malgré la sensibilisation et l’ajout de brigades spéciales et de sites d’injection supervisée (SIS), M. St-Jacques soutient que les policiers continuent de «briser le matériel» d’utilisateurs de drogues injectables (UDI) et de distribuer des contraventions.

Selon le directeur général de l’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues (AQPSUD), Jean-François Mary, les trois ordres de gouvernement posent des gestes insuffisants pour éviter les «morts par milliers» au pays. «Le gouvernement fédéral a voté une loi qui ne protège pas vraiment quand on appelle le 911 en cas de surdoses», a-t-il donné en exemple.

Le processus de création de SIS est trop «long et complexe», a-t-il déploré et on «attend toujours des salles de consommation à Québec et à Gatineau». «Nous attendons toujours de pouvoir distribuer de la naloxone [NDLR : un antidote qui permet de freiner temporairement une surdose] dans le communautaire», a ajouté M. Mary.

Les manifestants ont aussi interpelé l’administration municipale pour qu’elle demande aux policiers d’être plus souples dans l’application de certaines lois sur la consommation de drogues.

Pour ces manifestants, le problème des surdoses émane de la prohibition, qui fait que les UDI n’ont «aucun contrôle sur la qualité des drogues qu’ils consomment» et doivent s’en remettre à la bonne foi du crime organisé. «Il faut de la substance contrôlée, a plaidé Jean-François Mary. À Vancouver ils mettent en place des distributrices d’opioïdes pour palier à cette contamination. Ils vont beaucoup plus loin.»

Questionnée sur le plan d’action de la Ville de Montréal en matière d’opioïdes, la mairesse, Valérie Plante, a indiqué être en discussion avec ses homologues des autres villes sur le sujet, même s’«ils ont des situations différentes». «On n’est pas dans une situation de crise [à Montréal], le nombre de décès a diminué, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas préoccupant. On a les oreilles grandes ouvertes», a-t-elle dit à propos de la manifestation.

Sur la question de l’accès étendu à la naloxone, Mme Plante a soutenu que «l’idée de répondre plus rapidement lorsqu’une personne est en situation de surdose semble justifiée. Mais encore faut-il le faire dans les règles de l’art».

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