Déneigement: Montréal misera sur la technologie
Avec 238 cm de précipitations, 7 opérations chargements et 18 millions de mètres cubes de neige ramassées l’hiver dernier a été rude. La Ville de Montréal misera cette année sur la technologie pour faire face à la neige, a appris Métro.
Drones, super-souffleuses, GPS, participation des citoyens, l’administration fera tout pour éviter les déceptions de l’an dernier. L’administration dévoilera sa stratégie en ce sens jeudi lors d’un point de presse.
«L’an dernier, il n’y a pas eu de période de redoux marquée, alors on s’est retrouvé à ramasser 90% de la neige, comparativement aux autres hivers où on en ramassait environ 50%, explique le responsable des services aux citoyens dans l’administration Plante, Jean-François Parenteau. On s’est retrouvé avec une espèce de crise dès le début de l’année pour savoir où mettre la neige.»
Pour éviter que cela se reproduise cet hiver, et parce que le site de l’ancien hippodrome ne sera plus disponible comme dépôt de secours, la Ville misera sur la technologie. «On va utiliser la technologie des drones pour maximiser l’espace», affirme M. Parenteau, en entrevue avec Métro.
Ceux-ci survoleront les dépôts pour repérer les endroits où la neige pourrait être placée. La Ville a également renouvelé sa location de super-souffleuses, qui permettent d’empiler la neige davantage en hauteur.
Pour transporter la neige l’an dernier, quelque 430 000 voyages de camion ont été nécessaires; c’étaient 100 000 transports de plus qu’en 2016-2017 et le double de 2015-2016, soit beaucoup de kilométrage, et donc de pollution.
«On intègre le GPS à notre flotte, ce qui va pouvoir nous aider à être plus efficace. La technologie va nous aider à mieux synchroniser nos déplacements de camion», indique M. Parenteau.
Plus de sel
L’an dernier, l’administration s’était retrouvée sur la sellette après avoir décidé de ne pas charger la neige qui, finalement, s’était transformée en amoncellements de glace.
«Il n’y avait pas assez de neige pour décréter un chargement, mais les opérations de déglaçage auraient dû être faites, et on n’a peut-être pas répondu assez vite dans certains cas», reconnaît Jean-François Parenteau.
Il reconnaît que c’est des trottoirs glacés qu’émane la plus grande insatisfaction des citoyens et promet d’assurer un suivi plus serré auprès des arrondissements qui sont responsables du salage et du déglaçage. «On double la quantité de sel pour être dans des actions préventives. Il n’y a aucune raison qu’on se retrouve avec des épisodes de trottoirs glacés cette année, assure l’élu de Verdun. À moins de variations de température dans la même journée.»
Nouvelle politique?
Comme il l’avait soutenu l’an dernier, Jean-François Parenteau se dit prêt à revoir la politique unique de déneigement mise en place sous l’administration du maire Denis Coderre et à laisser plus de flexibilité aux arrondissements dans l’enlèvement de la neige.
«Le fameux 10 cm, est-ce qu’on doit le ramasser partout? Un 10 cm un lundi après-midi au centre-ville, avec tout le va-et-vient, à 16h, il n’y en a plus. Ce n’est pas un one-size fits all», déclare-t-il.
L’an dernier plusieurs citoyens avaient été choqués de voir des souffleuses passer sur de l’asphalte après que la neige de la dernière tempête eut fondu.
«C’était la première fois qu’on avait un décret flexible. Sur le plan de la communication, il y a eu des ratés, a admis M. Parenteau. Cette fois-ci, les équipes sont avisées de ne pas répéter ce qu’on a connu.»
Ainsi, même si les artères sont normalement les premières à être déneigées, elle ne le seront pas si la circulation et le temps doux ont eu le temps de faire leur œuvre, précise l’élu.
Où est allée toute la neige ramassée l’an dernier?
L’an dernier, les déneigeurs ont ramassé plus de 18 millions de mètres cubes de neige, soit l’équivalent d’un hiver et demi. Mais où est allée toute cette neige?
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C’est dans la carrière Saint-Michel que le plus de neige a été transportée l’hiver dernier. Trois dépôts se trouvent sur ce vaste terrain qui a accueilli 4,2 millions de mètres cubes de neige. Le dépôt Angrignon arrive en deuxième place, ayant reçu 2 millions de mètres cubes.