Régler ses problèmes d’insomnie par vidéoconférence
Une startup montréalaise veut faciliter l’accès à des thérapeutes spécialistes du sommeil grâce à une clinique virtuelle utilisant la vidéoconférence.
Selon l’entreprise Haleo, la thérapie cognitive-comportementale de l’insomnie (TTC-i) donne de bons résultats et permettrait de diminuer les ordonnances de somnifères (400M$ par an environ au Québec), mais les thérapeutes formés à la TCC-i sont trop peu nombreux.
La plateforme web de cette clinique virtuelle propose de mettre en contact les patients avec une vingtaine de thérapeutes membres de l’Ordre des psychologues du Québec. Une fois le compte créé et l’utilisateur évalué, ce dernier peut réserver, accéder à sa séance hebdomadaire – en tout, il y a 4 à 5 séances de 30 minutes – et avoir accès aux consignes de son thérapeute ainsi qu’à ses rapports de sommeil.
«Ce type de thérapie, qui existe depuis environ 30 ans, vise à changer les comportements et les perceptions des gens vis-à-vis du sommeil pour leur réapprendre à dormir», explique le directeur des technologies de l’information d’Haleo, Quentin Gay.
«La thérapie étant raccourcie, on obtient des résultats plus rapidement, tout en étant accessibles pour des gens en région éloignée, le tout avec un taux de succès identique», ajoute-t-il.
«Après avoir testé le service auprès d’une centaine d’employés du Mouvement Desjardins, 48% d’entre eux sont devenu de bons dormeurs, tandis que 42% sont passés d’insomniaques sévères à insomniaques modérés», mentionne le fondateur de la startup, Bradley Smith. Seuls 10% d’entre eux n’ont vu aucune amélioration.
Pour Régine Denesle, fondatrice de la Clinique d’insomnie de l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal, ces bons résultats sont similaires à ceux observés avec la méthode classique en clinique. «L’alliance thérapeutique se fait bien, même à travers un écran», indique-t-elle, en précisant que ce genre d’initiative pourrait permettre de pallier au manque de spécialistes dans la profession, tout en offrant à ces derniers la possibilité de travailler en déplacement et de choisir leurs disponibilités.
Elle ajoute que ce type de thérapie change la vie de bien des gens et permet aux employeurs de limiter les coûts liés aux personnes insomniaques.